Couverture ElectroniqueS n°127

Avec leurs atouts dans les télécoms, les sciences de la mer et l'électronique embarquée, les Régions Bretagne et Pays de la Loire estiment avoir un rôle à jouer dans la réussite du programme Galileo. Rennes « Dans la compétition internationale pour l'accueil de l'opérateur Galileo, les Régions Bretagne et Pays de la Loire peuvent soutenir Toulouse avec des compétences complémentaires à son savoir-faire dans le spatial, surtout au niveau des services », affirme Gérard Baubau, directeur de la filière électronique et TIC au sein de la Meito (Mission pour l'électronique, l'informatique et les télécoms de l'Ouest).Rappelons que Toulouse est l'une des villes candidates à l'hébergement de l'opérateur Galileo que Bruxelles devrait désigner sous peu, en compétition avec d'autres grandes villes, notamment en Allemagne et en Italie. Pour remporter la décision de Bruxelles, la “ ville rose ” compte beaucoup sur ses compétences dans le spatial et sur des entreprises comme EADS Astrium, Alcatel Space, ou encore le Cnes, installés sur son territoire, ainsi que sur la création prévue du Centre européen des applications de la navigation par satellite.Les Régions Bretagne et Pays de la Loire situent, elles, leurs compétences plutôt dans le domaine de la sécurité des systèmes, dans l'électronique embarquée, dans le renforcement du signal en environnement contraint, ou encore dans les sciences de la mer. Partant, elles se voient capables d'apporter un réel soutien à la candidature de Toulouse. Selon la Meito, tant que le choix du site de l'opérateur Galileo n'est pas décidé, il est en effet essentiel que les acteurs des secteurs concernés, conscients des enjeux soulevés par ce projet européen de positionnement par satellite, prennent leur destin en main. Et ce même si les premières retombées commerciales ne sont pas attendues avant 2008. La journée de sensibilisation qu'elle a organisée à l'automne dernier à ce sujet s'inscrit clairement dans cette démarche, et les sociétés régionales ont répondu à l'appel. Cet évènement a ainsi rassemblé près d'une centaine de participants sur le campus de Supélec de Rennes. « Mais, au-delà du soutien au Grand Toulouse, il est aussi important que les entreprises se mettent en ordre de marche afin de pouvoir répondre aux appels à projets au niveau européen. Le sujet est difficile et complexe et nous avons opté pour une approche aisément compréhensible par les entreprises. La journée de sensibilisation aura très certainement des retombées concrètes », observe au passage Gérard Baubau.Des compétences très variéesUne coopération coordonnée du Grand Ouest avec les acteurs de Toulouse engloberait ainsi notamment l'Institut de l'électronique et des télécommunications de Rennes (IETR) et des firmes spécialisées telles que Mitsubishi, dont la filiale Melco installée près de Rennes est spécialisée dans la R&D de terminaux de téléphonie cellulaire, ou Thales Navigation, qui est déjà un leader du GPS et souhaite s'impliquer davantage dans Galileo. Thales Navigation a par ailleurs déjà contribué aux études de la Commission européenne portant sur la définition de divers récepteurs. Cette filiale du groupe d'électronique de défense français travaille en outre, depuis décembre 2003, sur l'étude Galileosat de l'ESA, en coopération avec d'autres acteurs européens mais en tant que maître d'&oelig;uvre du segment utilisateur. L'IETR a, quant à lui, apporté son savoir-faire dans le domaine du repérage indoor, en particulier grâce aux antennes Mimo (Multiple Input Multiple Output), à la technologie UWB (ultra-wide band) et aux multiples partenariats que l'institut entretient avec divers industriels et autres laboratoires de R&D (Mitsubishi, France Télécom, M3 Systems, CEA-Léti notamment).Le Grand Ouest estime également pouvoir contribuer au projet Galileo par le biais de l'Ifremer (Institut français de recherche pour l'exploitation durable de la mer), avec les compétences technologiques de cet organisme dans différents domaines : surveillance du milieu marin et côtier, gestion de navires hauturiers et des opérations d'entrée et de sortie des ports avec la localisation de position, navigation avec guidage satellite dans des zones d'environnement géographique, industriel ou météorologique critiques (fjords, installations industrielles, zones d'accès contrôlé, etc.). Enfin, les développements du Laboratoire central des ponts et chaussées (LCPC) de Nantes, dans le cadre de son initiative ITS (Intelligent Transport System), serviront également à l'intégration dans Galileo des services de sécurité routière, actuellement fondés sur le GPS.Au demeurant, l'Ifremer comme le LCPC voient aussi dans Galileo un moyen d'améliorer leurs offres respectives. Pour le premier de ces organismes, Galileo apporterait toute une panoplie d'avantages au domaine marin, depuis la précision de positionnement à l'optimisation des routes suivies par les navires. Dans le domaine des transports intelligents, le point fort de Galileo serait son intégration européenne, outre la précision de positionnement, bien sûr.

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