Couverture ElectroniqueS n°127

Conçue pour combler les lacunes de l’interface DVB-CI en matière de protection anticopie, la spécification CI Plus se répand comme une traînée de poudre chez les éditeurs d’intergiciels pour récepteurs TV et les fournisseurs de modules d’accès conditionnels. Amsterdam. Après avoir sillonné en long et en large les kilomètres d’allées du salon IBC, la grand-messe du secteur du broadcast qui s’est tenue du 10 au 15 septembre à Amsterdam, le visiteur ne devrait plus ignorer la signification du label CI+… tant ce logo fut mis en avant par les fabricants de modules d’accès conditionnels (CAM) et les éditeurs d’intergiciels pour récepteurs TV numériques. De fait, la spécification CI Plus (Common Interface Plus) semble disposer de tous les atouts pour prendre la succession de la célèbre interface commune DVB-CI (1). Et surtout celui de combler les lacunes de son aînée en matière de protection anticopie, au moment où est attendue la généralisation de la TVHD dans les foyers et où le risque de piratage s’en trouve décuplé ! Elaborée par six industriels (Panasonic, Philips, Samsung, Sony, Neotion et SmarDTV) et finalisée dans sa version 1.1 en décembre 2008 (voir EI n° 680), la spécification CI Plus impose, rappelons-le, un cryptage AES* systématique des flux transitant entre le module d’accès conditionnel et le téléviseur (ou le décodeur), flux auxquels il est alors possible d’associer des règles d’usage des contenus TV numériques (2). Elle standardise également la manière dont l’utilisateur, à travers un navigateur graphique de type MHEG-5 affiché sur l’écran TV, peut tirer profit des services interactifs d’un diffuseur (vidéo à la demande notamment) et, surtout, des applications hébergées dans un module CAM évolué (magnétoscope numérique, arrêt et reprise sur une émission en cours, etc.). Soutien des opérateurs de bouquets TV payants Si des constructeurs de téléviseurs comme Sony, Samsung ou Philips ont déjà lancé des modèles compatibles CI+, les fabricants de modules CAM ne sont pas en reste. Car il leur faut rapidement répondre aux besoins d’opérateurs de bouquets TV payants souhaitant déployer le nouveau standard, à l’instar du câblo-opérateur hollandais Zeego, du câblo-opérateur allemand TeleColumbus, de Canal+ avec le label “ Canal Ready ”, ou de l’opérateur satellite Astra avec sa future plate-forme HD+. Tous trois présents sur le salon IBC, le français Neotion, le suisse SmarDTV et le chinois SMiT peuvent ainsi fournir dès aujourd’hui des modules d’accès conditionnels conformes à la spécification CI Plus et dotés de technologies de cryptage Irdeto, Viaccess ou autres. Lors de la manifestation IBC, Neotion présentait même, sous le nom de Neotion Pocket Recorder, un module CI Plus apte à décoder des flux MPEG-2/4 HD ou SD et à donner l’accés à des bouquets TV payants, mais également capable d’offrir au téléspectateur des fonctions d’enregistrement du programme en cours sur une carte SD, d’arrêt/reprise sur une émission en direct (timeshifting), et de connectivité IP (pour relier la TV à un PC de type MediaCenter ou à une box d’un fournisseur de services Internet). Le tout via la télécommande traditionnelle du téléviseur ! Côté éditeurs d’intergiciels spécialisés pour récepteurs TV, on s’estime également prêt à fournir des offres compatibles avec la spécification CI Plus (et, parfois, déjà validées dans des tests d’interopérabilité avec des fabricants de modules CAM). C’est le cas de sociétés comme Ocean Blue Software, Cabot Communications, S & T ou le français Iwedia (non présent sur IBC mais exposant sur le salon IFA de Berlin, fin août). Selon la société britannique Digital TV Labs, premier centre agréé pour la certification de produits compatibles CI Plus, treize équipements (récepteurs TV et modules d’accès conditionnels) avaient reçu début septembre le label de conformité, sachant qu’aujourd’hui vingt-sept sociétés sont détentrices d’une licence ad hoc. Mais ce nombre devrait rapidement augmenter, assure Digital TV Labs qui s’apprête à proposer par ailleurs des services de test de préconformité pour les fabricants de circuits et les éditeurs de logiciels. Selon l’organisme DigiTAG (Digital Terrestrial Television Action Group), trois millions d’équipements compatibles CI Plus devraient être commercialisés d’ici au mois de janvier 2010 et la spécification devrait s’imposer comme une norme de facto dans tous les récepteurs TV d’ici à 2011. * cf lexique page 46 (1) Conçue initialement pour banaliser les décodeurs TV vis-à-vis des technologies d’accès conditionnel, l’interface DVB-CI est présente sur tous les téléviseurs avec décodeurs TNT intégrés. (2) Avec l’interface DVB-CI, les flux numériques issus du module transitent en clair à travers l’interface physique PCMCIA (PC Card) avant d’être traités par le décodeur ou le téléviseur. Selon l’organisme DigiTAG (Digital Terrestrial Television Action Group), trois millions d’équipements compatibles CI Plus devraient être commercialisés d’ici au mois de janvier 2010 (sur la photo, un module d’accès conditionnel CI Plus de Neotion doté du processeur sécurisé NKE-1 tout juste introduit par le Français).

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