Couverture ElectroniqueS n°127

Lors de sa soirée traditionnelle de remise des trophées, le SPDEI a fait la part belle aux travaux menés dans le cadre du contrat stratégique de filière pour l'électronique. Un invité a fait le point sur ces travaux et l'autre a pointé du doigt des opportunités d'affaires en « numérisation-Internet des objets » pour les entreprises françaises. LE SPDEI : 23 ENTREPRISES REPRESENTANT PLUS DE 800 SALARIÉS > Le Syndicat Professionnel de la Distribution en Électronique Industrielle (SPDEI) a vu le jour en 1972 avec pour objectif de « promouvoir et soutenir les distributeurs de l'industrie électronique ». > Le SPDEI regroupe 23 entreprises adhérentes représentant plus de 800 salariés. À noter qu'en 2018, le marché français de la distribution de composants a atteint 1,444 milliard d'euros. > Depuis février 2018, le SPDEI accueille une structure représentative des Rep (pour représentants) qui inclut quatre acteurs de ce domaine ayant le statut de membres associés. > Aux côtés des organisations FIEEC, Acsiel, Snese et Embedded France, le SPDEI est impliqué dans les travaux menés dans le cadre du contrat stratégique de filière pour l'industrie électronique. La filière électronique représente 80 000 emplois directs, 170 000 emplois indirects et un chiffre d'affaires global de 19 milliards d'euros. Lors de sa traditionnelle remise des trophées, le SPDEI a récompensé 27 fournisseurs. Le syndicat a fait la part belle aux travaux menés dans le cadre du contrat stratégique de filière pour l'électronique. L a remise des trophées du SPDEI, qui est le syndicat français de la distribution des composants électroniques, s'est tenue le 26 novembre dernier, à l'Automobile Club de France (Paris, 8 e ), sous la houlette de Pascal Fernandez, le président de cette association. Cette année, le SPDEI a fait la part belle aux travaux menés dans le cadre du contrat stratégique de filière pour l'industrie électronique (contrat signé en mars dernier). Jean-Luc Estienne, président d'Acsiel, a fait le point sur ces travaux. En ce qui concerne l'innovation, outre le projet français Nano 2022 sur le thème de la microélectronique et le projet Cyber Physical Systems (supercalculateur), M. Estienne a exposé les travaux du groupe en charge du projet de synchronisation des feuilles de route ( roadmaps ) des différents acteurs de la supply chain : « il s'agit que l'amont (la fabrication de composants, par exemple) informe l'aval (la fabrication de cartes électroniques, par exemple) de façon à ce que cet aval puisse consentir les investissements nécessaires à la prise en charge des nouveautés ». Ce qui, par exemple, pourrait faciliter la prise en charge de nouveaux boîtiers par la fabrication électronique. En ce qui concerne l'intelligence artificielle (IA), pour laquelle l'Europe a perdu la bataille des méga-serveurs, le président d'Acsiel déclare que le Vieux Continent est bien armé en « IA décentralisée dans les systèmes » ( Edge Com-puting ). Le secteur est en pleine effervescence, porté par la nécessité de diminuer la consommation d'énergie – très importante avec le fonc-tionnement actuel du fait des allers-retours de données entre capteurs et cloud. En outre, cette décentralisation favorise la confidentialité puisqu'alors n'est transférée dans le cloud qu'une petite partie des informations. Malheureusement, « les spécialistes de l'Intelligence artificielle sont rares et on se les arrache », constate M. Estienne. Le groupe de travail en charge de l'international planche quant à lui sur la normalisation, notamment sur la manière de mieux soutenir nos normes (via lobbying…). < Pascal Fernandez, le président du SPDEI a rappelé la cyclicité caractéristique du marché du semi-conducteur. Il a indiqué, pour 2019, un repli de 8 à 10 % du marché français de la distribution de composants électroniques et s'est montré optimiste pour l'avenir. LE SPDEI RÉCOMPENSE 27 FOURNISSEURS Cette année, le SPDEI a mis à l'honneur 27 fournis-seurs. Voici les lauréats de chacune des 9 catégories. > En Semiconducteurs numériques, les trophées ont récompensé Renesas, NXP et Microchip. > Dans la catégorie Semiconducteurs analogiques, catégorie qui inclut les composants de puissance, les lauréats ont été Analog Devices, ON Semiconductor et Honeywell. > Il y a eu trois lauréats dans la catégorie Wireless : SIMCom, Panasonic et USI. > En Affichage, le SPDEI a récompensé TechShine, Seoul Semiconductor et Kingbright. > En Composants passifs, les lauréats ont été : Littelfuse, Bourns, Elna et AVX. > Dans la catégorie Connectique, le jury a retenu : TE Connectivity, Amphenol, Samtec et Radiall. > En Composants électromécaniques, câbles et accessoires, les lauréats ont été : Alphawire, EAO et EBM-Papst. > La catégorie Energie a mis en vedette : Murata, Cincon et Mean Well. > Enfin, en Systèmes, le jury a distingué Supermicro. Rendre plus attractifs les métiers de l'électronique Le Edge Computing est une chance pour les ntreprises de l'Hexagone. D'autant que « ce ourant s'accompagne d'un “retour du atériel ” », selon Michaël Tchagaspanian, EVP ales and Technical Marketing du CEA-Leti. En ce qui concerne l'industrie électronique du futur, les travaux portent notamment sur davantage de transparence entre tous les maillons de la supply chain (fabricants de composants, distributeurs, fabricants de cartes…). Il y a également un meilleur support à apporter aux entreprises européennes relativement aux questions environnementales : « si les normes européennes sont en avance par rapport à celles d'autres régions du monde, elles peuvent aussi, parfois, être un frein… Il faudra donc quelquefois modérer les ardeurs de l'Europe », annonce le président. L'axe stratégique « compétences et emplois » est celui qui a enregistré le plus de progrès cette année : « nous avons signé avec le minis-tère du Travail un engagement de développement pour l'emploi et les compétences (EDEC) en collaboration avec l'UIMM et les syndicats professionnels », déclare M. Estienne. Le projet en question comprend quatre volets. Le premier consiste en un repérage des compétences et des métiers en tension ainsi qu'à la recherche de réponses visant à améliorer cet état de fait. Ont été pointés le métier de technicien de fabri-cation et les compétences en analogique – domaine ardu déserté par les étudiants qui lui préfèrent le logiciel. Le deuxième volet travaille à rendre plus attractifs les métiers de l'électronique auprès des jeunes. Le troisième traite de la formation continue, et le quatrième, de l'alternance. Ces travaux sont financés, via l'EDEC, à hauteur de 520 000 euros sur 2 ans. Le retour du hardware Michaël Tchagaspanian, Exe-cutive Vice President Sales and Technical Marketing du CEA-Leti, a rappelé l'importance des Data, « un nouvel or noir qui est l'équivalent de ce qu'ont été, en leurs temps, le charbon puis le pétrole ». Et nous ne sommes qu'au début de la déferlante Data : en 2019, il y avait 20 milliards d'objets connectés dans le monde (pour 6 milliards de smartphones) ; en 2020, il devrait y en avoir 50 milliards. La majorité de ces dispositifs fonctionnent aujourd'hui avec un transfert des données issues des capteurs vers le cloud, un traitement dans le cloud puis un retour d'informations via IHM ou via actuateurs. Or, ce schéma de fonctionnement consomme beaucoup (trop) d'énergie. D'où l'intérêt pour l'informatique embarquée ( Embedded Computing ou Edge Computing ) qui permet un traitement en local des données, au plus près des capteurs donc. La généralisation du Edge Compu-ting permettrait aussi de résoudre un problème de latence, soit de délai résultant des transferts d'informations entre capteur et cloud puis entre cloud et actuateur, délai qui pourrait parfois mettre en jeu la sécurité des biens et des personnes (cas d'un véhicule autonome, d'un data center …). Cela permettrait aussi d'améliorer le respect de la vie privée : « c'est bien la cryptographie mais c'est encore mieux de ne pas envoyer les données en les traitant localement », remarque M. Tchagaspanian. L'engouement pour le Edge Computing est une chance que les entreprises de l'Hexagone peuvent et doivent saisir : en effet, ce courant s'accompagne d'un « retour du matériel », ainsi que l'annonce l'expert du CEA-Leti. L'axe « compétences et emplois » est celui qui a enregistré le plus de progrès cette année : « nous avons signé avec le ministère du Travail un EDEC », a annoncé Jean-Luc Estienne, le président d'Acsiel.

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