Couverture ElectroniqueS n°127

Parmi les tendances de la manifestation allemande Embedded World, on note l'émergence de cartes pour l'embarqué dotées de processeurs double c&oelig;ur. Parallèlement, le langage SysML arrive à maturité et les ateliers de développement associés sont déjà disponibles. L'édition 2006 du salon Embedded World, qui s'est tenu du 14 au 16 février dernier à Nuremberg, a été marquée par l'arrivée des plates-formes matérielles pour l'embarqué à base de processeurs double c&oelig;ur. C'est Intel qui donnait le la en profitant du salon pour annoncer que son processeur Core Duo, constitué de deux c&oelig;urs x86 sur une seule puce, était désormais décliné pour le marché de l'embarqué, c'est-à-dire avec une consommation plus faible que les versions dédiées à la bureautique et avec des garanties de pérennité allant de cinq à sept ans. Fabriqué en technologie Cmos 65 nm, ce processeur est disponible en deux versions : le modèle L2400, cadencé à 1,6 GHz et doté d'une consommation maximale limitée à 15 W, et le modèle T2500, cadencé à 2 GHz et qui consomme jusqu'à 25 W. D'ores et déjà, sur le salon plusieurs fabricants présentaient des cartes architecturées autour du processeur Core Duo. Kontron Embedded Computer, qui bénéficie d'un accord de partenariat étroit avec Intel, annonçait par exemple quatre cartes à différents formats conçues autour de cette technologie : un module processeur au standard COM Express, une carte-mère au format Mini ITX et deux cartes CompactPCI aux formats 3 et 6U. Toutes ces cartes intègrent le Core Duo T2500 accompagné du chipset 945 GM (à l'exception de la carte CompactPCI 6U qui intègre le chipset E7520). Mais la société allemande n'était pas la seule à proposer de telles architectures. Son compatriote Men Mikro Elektronik présentait une carte CompactPCI 3 U basée sur le Core Duo T2500 doté de six liens PCI Express 1x, le suisse Digital Logic montrait un module COM Express équipé du Core Duo L2400 associé à quatre liens PCI Express 1x, l'allemand Congatec (représenté en France par Atemation) exposait la première carte au format XTX à base de Core Duo, la conga-X945, et l'américain Radisys introduisait officiellement une version de ses modules COM Express, le Procelerant CE 945GM, architecturé autour des versions L2400 ou T2500 du Core Duo avec le chipset 945GM. Concernant le processeur Xeon, Intel annonçait que les versions pour l'embarqué seraient disponibles à la fin du mois de mars et montrait dans le même temps une carte ATCA, destinée au marché des télécommunications, basée sur un Dual Core Xeon. Mais, sur le salon, c'est Advantech, qui faisait sensation en annonçant la première carte au format ATCA conçue autour d'un ou deux composants double c&oelig;ur d'AMD. Alors que la totalité des cartes processeurs actuelles au format ATCA sont architecturées autour des processeurs double c&oelig;ur Xeon d'Intel, très largement impliqué dans la promotion de ce standard dans le monde des télécommunications. La carte d'Advantech, baptisée MIC-5311, qui marque l'entrée de la société sur le marché AdvancedTCA, intègre un ou deux processeurs double c&oelig;ur 64 bits Opteron 248HE, associés aux chipsets HT200 et HT100 de Broadcom en charge de la gestion du protocole HyperTransport pour le lien avec les entrées/sorties, avec une bande passante disponible de 8 Mo/s. Pour la construction de systèmes commutés, Advantech offre sur cette carte deux contrôleurs Gigabit Ethernet capables de gérer des topologies en double étoile. SysML : les outils sont déjà là Alors que les technologies de développement basées modèles se répandent dans le monde de l'embarqué, notamment avec UML 2.0, cette année c'est l'arrivée de SysML qui a marqué le salon. En voie de standardisation finale au sein de l'OMG (voir notre article dans ce numéro, p. 52) ce langage de modélisation graphique, qui est en quelque sorte un surensemble d'UML, est destiné à la spécification, à la simulation et au test de modèles de systèmes complets. Sur le salon, Artisan Software Tools avec son outil Artisan Studio 6.1, I-Logix avec son environnement Rhapsody 6.2 – qui permet pour la première fois de comparer graphiquement des diagrammes UML, SysML et DoDAF – et Telelogic avec Tau Generation 2 montraient d'ores et déjà leurs savoir-faire autour de ce nouveau langage. Parallèlement, pour le développement de systèmes critiques, la société française Esterel Technologies annonçait un accord de partenariat technologique avec I-Logix. L'accord porte sur la fourniture d'un ensemble logiciel unifié, d'un environnement basé modèles écrit en UML ou en SysML (issu des outils d'I-Logix) vers un environnement de conception logiciel, basé sur la solution Scade d'Esterel et intégrant un générateur de code C certifié pour les applications critiques. L'objectif, derrière cette initiative, est de créer un meilleur dialogue, plus automatisé, entre les développements des architectes système, d'un côté, et les développements des architectes logiciel, de l'autre. Pour ces derniers, le français PragmaDev exposait la dernière mouture de son environnement de développement Real time developer studio, dédié au langage SDL qui est loin d'avoir dit son dernier mot dans le domaine des langages graphiques de programmation. Cette version est notamment capable de traduire des modèles SDL en SDL-RT et de supporter le concept d'états hiérarchiques dans les machines d'états SDL.

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