Couverture ElectroniqueS n°127

Malgré le contexte actuel de crise, Vogt electronic Fuba pense pouvoir renforcer sa position sur le marché grâce à ses clients du secteur automobile et à son usine en Tunisie. Cinq ans après son rachat par son compatriote Vogt electronic, le fabricant allemand de circuits imprimés Vogt electronic Fuba (anciennement Fuba Printed Circuits) vient d'être l'objet d'une reprise par ses dirigeants, Andreas Ebeling et Walter Drach. Selon Vogt electronic, il s'agit là d'un désengagement conforme aux mesures de restructuration réclamées par les banques pour prolonger les lignes de crédits nécessaires au financement du groupe allemand pour l'année 2003-2004. L'activité circuits imprimés employait 1 034 personnes au 30 septembre dernier pour un chiffre d'affaires provisoirement estimé à 99,7 millions d'euros pour l'exercice clos à cette date. Ce chiffre d'affaires est en légère croissance par rapport aux 97,7 millions d'euros de l'exercice précédent, ce qui est encourageant dans le contexte actuel. La firme est en effet fermement positionnée sur l'échiquier européen, à la 4e place derrière AT&S, Ruwel et Aspocomp. Une position que ses dirigeants comptent renforcer grâce à une stratégie de développement en quatre points : spécialisation des différentes usines de production ; orientation des sites allemands vers le circuit imprimé haut de gamme ; prise de contrôle majoritaire (de 23 % à 51 %) de la filiale de production commune en Tunisie avec un partenaire local ; présence forte sur deux grands marchés utilisateurs, à savoir l'automobile et les télécoms.« Nous travaillons en partenariat avec nos clients, en particulier dans le secteur automobile, afin de fournir de véritables solutions, mais aussi dans le secteur des télécoms », précise Andreas Ebeling, directeur général de Vogt electronic Fuba et responsable des ventes. De fait, la société revendique une position de leader en tant que fournisseur pour l'automobile, secteur qui lui apporte en retour des commandes relativement stables. Elle réalise ainsi bon an mal an quelque 50 % de ses ventes dans ce domaine. Les télécoms pèsent, elles, pour 25 % dans ses ventes, autant que les autres secteurs regroupant l'informatique-bureautique, l'électroménager et surtout l'industriel. Précisons que la société ne produit pas de circuits imprimés pour les radiotéléphones mais pour les infrastructures télécoms, un secteur dans lequel elle compte sur un redémarrage des investissements de la part des opérateurs à l'horizon 2005.La Tunisie mieux que la Chine !« Le secteur des télécoms tire en premier les développements technologiques qui servent ensuite pour les autres applications. Ainsi, les circuits imprimés haute densité à microvias entrent désormais dans l'automobile, par exemple dans les systèmes de navigation. Nous travaillons au développement des process avec différents clients ainsi qu'à la mise au point de matériaux avec certains de nos fournisseurs », précise Walter Drach, directeur général et responsable de la production.Avec ses trois sites de production, deux en Allemagne et un en Tunisie, Fuba estime être en mesure de couvrir les besoins de ses clients à la fois en petites et grandes séries, et en milieu et haut de gamme. L'usine de Gittelde (près de Hanovre) est ainsi dédiée à la production de circuits imprimés multicouches (plus de quatre couches) et HDI (haute densité à microvias), tandis que le site de Dresde est réservé aux productions de circuits imprimés double face et multicouches jusqu'à quatre couches. L'usine de Tunisie, dans laquelle la firme a investi 6 millions d'euros en 2002 et 2003, produit des circuits imprimés double face. Son chiffre d'affaires s'élève aujourd'hui à 16 millions d'euros ; la production est exportée dans sa quasi-totalité. « Le coût d'une production en Tunisie ne diffère pas beaucoup d'avec la Chine si l'on tient compte des avantages aux niveaux de la logistique et de la flexibilité. Notre usine de Bizerte nous permet aussi de nous développer au plan géographique, notamment vers la France, l'Italie, l'Espagne. Nous réalisons aujourd'hui 20 % de notre chiffre d'affaires à l'export », avance Andreas Ebeling.(1) Le nom devrait prochainement être modifié.(2) Nous reviendrons sur les développements technologiques dans un futur numéro.

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