Couverture ElectroniqueS n°127

Une petite société française a développé un testeur capable de valider l'aspect fonctionnel de composants protégés, aussi bien dans les limites de fonctionnement qu'au-delà des spécifications. Généralisation des cartes à puce dans la vie quotidienne, cryptage des portables haut de gamme pour éviter une utilisation frauduleuse, cryptage des données de l'iris sur les cartes de contrôle d'accès… Le nombre des applications pour les composants de sécurité va aller en s'amplifiant, si l'on parvient à parfaitement valider leur conception. « Ces composants de sécurité présentent un fonctionnement différent de celui des microprocesseurs. Ils sont non prédictifs, c'est-à-dire que la réponse à une instruction se produira sans doute entre 10 ns et 3 ms, par exemple, alors qu'avec un microprocesseur une opération se déroule toujours dans un laps de temps fixe », explique Claude Masseboeuf, responsable des ventes d'Innova Scan. Générer un stimulus et capturer sa réponse en un seul cycle Pour analyser le comportement de ces composants vis-à-vis d'une agression externe matérielle, il faut être capable de réagir dès l'arrivée de la réponse. Cela signifie que les patterns doivent être déjà prêts. « Avec les systèmes actuels, il faut faire en sorte que les temps morts soient transparents pour l'utilisateur, ce qui amène à accroître les capacités des testeurs. On atteint vite plusieurs gigahertz… et des coûts prohibitifs ! », affirme M. Masseboeuf. Afin d'éviter cette course aux performances, Innova Scan a développé un système de test, baptisé Alfa(*), qui permet d'éliminer les temps masqués et les phénomènes de pipe-line. Le principe est le suivant : dans le même cycle de test, le système applique les stimuli au composant sous test, saisit la réponse à ces stimuli et prépare les stimuli suivants pour être prêt à les appliquer au coup d'horloge suivant. Pour parvenir à ce résultat, la partie matérielle a été optimisée. Ce sont, par exemple, des mémoires statiques qui sont utilisées pour le stockage des données. Ces mémoires sont, certes, plus chères mais elles ne nécessitent aucune gestion grande consommatrice de ressources, pour la pagination des mémoires, et de temps de calcul, pour le rafraîchissement. Autre exemple d'optimisation, Alfa repose sur une technique sans câblage, la connexion entre cartes (processeur, port USB, etc.) et avec l'interface du composant sous test s'effectuant par empilement. En plus d'être un testeur de caractérisation pour la vérification des spécifications, le système Alfa offre d'autres fonctionnalités. Il est capable de réaliser des tests au-delà des limites de fonctionnement normales du composant, par exemple de forcer des états internes et de voir les signaux en sortie avec le boundary scan. Il existe différentes manières de procéder. Si l'on dispose des données CAO du composant, il suffit de les télécharger dans Alfa. Sinon (cas d'une boîte noire), plusieurs solutions s'offrent à l'utilisateur : “ débogage ” à la main grâce à une aide au démarrage et à un générateur de formes d'ondes des DEL représentent les réponses aux stimuli , écriture de patterns algorithmiques complexes ou enrichissement de données CAO. Le système Alpha est vendu 36 000 euros en configuration 64 entrées/sorties et 1 Mvecteur, et environ 150 000 euros pour 256 entrées/sorties et 1 Mvecteur. Le Français envisage déjà une version pour l'enseignement, où tout est émulé sur un PC, pour moins de 1 500 euros, ainsi qu'un modèle avec 1 000 entrées/sorties ayant les mêmes dimensions. A noter qu'Innova Scan, qui est pour l'instant un département du distributeur d'outils de CAO IntSys, deviendra à terme une entité à part entière (filiale d'IntSys ou d'un autre fournisseur)… lorsque l'activité sera développée. (*) A l'origine, Alfa est un projet de validation de la sécurité physique de composants pour le CEA. Principales spécifications du système Alfa De 64 à 256 entrées/sorties par brocheVitesse de test : de 1 Hz à 25 MHzProfondeur mémoire par canal : de 1 à 4 Mvecteurs (option)Processeur temps réel 24 bits propriétaire4 registres de travail d'usage général et 4 niveaux de sous-programmes imbriquablesFonctions définissables à la vitesse du test : forçage, comparaison et charge de test (pull-up/pull-down/haute impédance)Mode de mise au point : arrêt sur n'importe quel vecteur, avance pas à pas ou saut vers n'importe quel vecteurEncombrement (PxlxH) : 550 x 630 x 170 mm

Les composants de sécurité inviolables ont trouvé leur système d’investigation

Couverture ElectroniqueS n°127

IBM grave les premières puces en 2 nm en abandonnant les FinFET

Zeta, le protocole LPWAN made in China, arrive en Europe

Harting invente le connecteur électronique sur mesure

Les composants de sécurité inviolables ont trouvé leur système d’investigation

Dans la même rubrique

Couverture ElectroniqueS n°127

IBM grave les premières puces en 2 nm en abandonnant les FinFET

Zeta, le protocole LPWAN made in China, arrive en Europe

Harting invente le connecteur électronique sur mesure