Couverture ElectroniqueS n°127

Les distributeurs de composants peaufinent leurs services de façon à toujours mieux répondre aux demandes en provenance des productions délocalisées, notamment en Chine. Par ailleurs, ils multiplient leurs actions afin de faire adopter leurs produits par les centres de conception d'équipements électroniques. Pour une armée en campagne, l'intendance est primordiale. Comment compter en effet sur un soldat mal équipé, affamé ? En temps de paix, à l'époque romaine, par exemple, quand le militaire avait troqué son épée pour la charrue, le problème du ravitaillement du paysan en denrées de base (semences, etc.) et en matières premières revêtait la même importance. Aujourd'hui, alors que la production de matériels électroniques de grande diffusion s'est installée en Asie (principalement en Chine) ainsi que dans les pays de l'Europe de l'Est, pour des raisons tant de faible coût de main-d'&oelig;uvre que de proximité de marché, la livraison en temps et en heure de composants, qui sont la matière première de cette industrie, est vitale pour le bon fonctionnement de celle-ci. La même constatation vaut pour les pays du Maghreb (Maroc, Tunisie) où des fabricants français délocalisent avec d'autant plus de facilité que l'Histoire s'est chargée de rapprocher ces deux parties du monde, à cette exception près que les sociétés y délocalisent quasiment exclusivement pour des raisons de faible coût de main-d'&oelig;uvre. L'épineux problème du commissionnement de l'aide au design D'une manière générale, les distributeurs, comme les fabricants de composants, d'ailleurs, mettent l'accent sur le soutien logistique dans les pays à faible coût de main-d'&oelig;uvre et sur l'aide à la conception dans les pays à l'origine des fabrications de matériels. « La capacité d'aide à la conception est devenue pour nous un critère de choix des distributeurs », note Régis du Manoir, responsable européen de la distribution chez le fabricant de semiconducteurs Zarlink Semiconductor (voir notre numéro du 29 janvier 2004). En Europe, où le marché facturé de la distribution (DTAM) recule de 14,2 milliards de dollars en 2000, il est passé à 10,6 milliards en 2003 selon The Lennox Report, l'aide au design est même devenue la clé qui pourrait permettre à la distribution de connaître un regain de croissance. « Du fait des délocalisations, je pré vois, dans les 5 années à venir, une diminution de moitié du marché de la distribution facturée en France… Toutefois, ce déficit sera compensé par la montée en puissance d'un marché corres pondant des produits conçus en France avec notre aide mais pour lequel les commandes de composants viennent des pays de délocalisation », remarque Gérard Lallemand (EBV Elektronik France). Anticipant lui aussi une croissance du marché généré par l'aide au design, Jean-Claude Chastanet, président du SPDEI, syndicat français de la distribution de composants, se veut optimiste quant au devenir du marché décisionnel français : « L'électronisation gagne tous les secteurs », rappelle-t-il. En outre, M. Chastanet prêche pour le maintien dans l'Hexagone d'activités c&oelig;urs de cible, comme c'est le cas chez Sagem, qui conçoit en France ses modules GSM et confie à la Chine le montage et l'assemblage des téléphones. Quoi qu'il en soit, la rémunération du soutien à la conception reste encore, en général, à définir, de même que le partage des responsabilités par tous les acteurs concernés (fabricants de composants, distributeurs, clients). « Les distributeurs ne maîtrisent pas toujours bien le coût de l'aide au design, qui reste mélangé à celui de la logistique », remarque Régis du Manoir (Zarlink Semiconductor), qui pointe également des lacunes dans la définition de la paternité des projets ainsi qu'un manque de traçabilité de ceux-ci. Il arrive, par exemple, qu'un client demande de l'aide à un distributeur local pour la sélection des composants entrant dans la constitution d'un produit, et délègue ensuite à un sous-traitant étranger l'achat des composants en même temps que la fabrication du produit. Ce qui peut poser un problème pour le commissionnement du distributeur local qui a réalisé l'aide au design… Pour résoudre ce problème, concernant au premier chef les distributeurs locaux, M. Chastanet propose que ce soit le fabricant de composants qui rémunère directement le distributeur pour l'aide au design. (*) Dans le cas de services logistiques, la marge du distributeur est comprise entre 5 % et 10 % du prix de vente du composant. S'il réalise en plus l'aide au design, sa marge sera, dans la majorité des cas, de l'ordre de 20 % à 25 %.

Les délocalisations font bouger la distribution

Couverture ElectroniqueS n°127

IBM grave les premières puces en 2 nm en abandonnant les FinFET

Zeta, le protocole LPWAN made in China, arrive en Europe

Harting invente le connecteur électronique sur mesure

Les délocalisations font bouger la distribution

Dans la même rubrique

Couverture ElectroniqueS n°127

IBM grave les premières puces en 2 nm en abandonnant les FinFET

Zeta, le protocole LPWAN made in China, arrive en Europe

Harting invente le connecteur électronique sur mesure