Couverture ElectroniqueS n°127

Alors que la délocalisation des productions touche même les moyennes séries, les services de design gagnent en attrait en Europe. Sous-traitants-concepteurs, TES et Plextek se développent chacun à sa manière pour arriver toutefois à un résultat semblable : un chiffre d'affaires également réparti entre design et fabrication. La délocalisation et l'externalisation de la production, qui toutes deux concernent au premier chef les grandes séries standardisées, ont eu pour conséquence la naissance d'une offre de conception chez certains sous-traitants en Europe. Ce service supplémentaire les rend plus attractifs. Quand la conception n'est pas intégrée, les entreprises de ce secteur passent de plus en plus souvent des accords de partenariat avec des centres de design. De nouvelles entreprises de sous-traitance avec une offre de design très significative en circuits intégrés, car tes, sous-ensembles et matériels électroniques complexes (sous-traitants-concepteurs) ont aussi vu le jour. Créé l'an passé à partir du rachat de 13 centres Thales (voir les numéros 582 et 584-585 d'EIH), TES s'appuie aujourd'hui sur 500 ingénieurs de conception disséminés dans 15 labos dans le monde. Et TES recrute encore. « Notre société comptera 1 000 ingénieurs au 1er trimestre 2006 », nous a annoncé Nick Walker, vice-président ventes et marketing de TES. En ce moment, la société recherche, par exemple, 30 ingénieurs pour son site de Nice. Le sous-traitant-concepteur se développe également à l'international : il vient ainsi de racheter l'Indien Purple Vision, spécialiste du développement de circuits spécifiques et de sous-ensembles embarqués (logiciel et matériel). « Nous sommes à l'affût d'opportunités d'achats en Europe, en Malaisie et en Chine », précise M. Walker. La société cherche aussi à mieux exploiter les compétences présentes au sein de l'entreprise.En particulier en favorisant les échanges d'informations entre centres. « Ces échanges inter-laboratoires servent de terreau à l'émergence de solutions originales, insiste M. Walker. Le design nous met aussi en bonne position pour effectuer des achats de composants pour le compte de nos clients », ajoute le vice-président de TES. Dans ce domaine, la jeune société s'appuie, à Langon, sur une cellule d'achats forte de dix personnes, et, en Malaisie, sur un service de quatre acheteurs.Conception et industrialisation sont menées de frontPlextek utilise aujourd'hui comme pivot productif une usine malaisienne de Clarion avec laquelle il a signé un accord de partenariat : « Cette usine a la taille qui nous convient et est culturellement proche de nous. » Ce qui n'empêche pas la société de rechercher en ce moment un autre partenaire installé en Asie pour étoffer son offre en fabrication.TES, pour sa part, dispose de l'ex-usine Thales d'assemblage de cartes (300 personnes) de Langon. Ce site, pour lequel TES investit 2 millions d'euros, se concentre sur la fabrication de matériels complexes. Il vient d'adopter une production par îlots et de se doter de services “ introduction de nouveaux produits ” (NPI), réalisation de prototypes, reengineering et réparation. Il équipe aussi en ce moment une usine malaisienne dont il est propriétaire et qui démarrera sa production l'an prochain. Elle servira le marché hors Europe et emploiera 200 personnes.« Disposer d'une activité de production est essentiel pour proposer des services d'industrialisation adaptés aux besoins », note M. Smithers. « Il faut mener de front la conception et les études NPI de façon à accélérer le lancement des nouveaux produits sur le marché », rappelle, quant à lui, M. Walker. Bref, TES et Plextek n'ont finalement pas des visions très éloignées quant à leur marché.Conception : rémunération au pourcentage ou en honoraires ?« Nous demandons évidemment un règlement de nos prestations en honoraires tant qu'il demeure des incertitudes quant à un passage des projets en production », annonce Nick Walker, vice-président ventes et marketing de TES. Mais dans la plupart des cas, TES est rémunéré en partie en honoraires et en partie en pourcentage sur les quantités fabriquées. « La rémunération au pourcentage sur une production est, dans la plupart des cas, beaucoup plus avantageuse », souligne Georges Bonnevial, directeur général de Saxxo Technologie (8 personnes, 700 000 euros de CA 2004), un bureau d'études français qui travaille notamment pour le sous-traitant BSE. Ce que constate également Colin Smithers, cofondateur et directeur général de Plextek. A inscrire dans un contexte marqué par « une exacerbation de la concurrence du fait notamment de l'avènement d'une offre asiatique en design », insiste M. Smithers.

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