Couverture ElectroniqueS n°127

Pour sa première édition, le salon Créatronic d'Angers a surtout mis en valeur le travail des PME locales des Régions Bretagne et Pays de la Loire, qui redoublent d'efforts pour investir des marchés très diversifiés. Angers « Nous sommes peu visibles dans les manifestations généralistes, c'est un salon ciblé comme Créatronic qu'il faut aux bureaux d'études pour qu'ils puissent présenter leur savoir-faire ! » Cette opinion quasi unanime sur le nouveau salon Créatronic dédié à la conception électronique, dont la première édition s'est tenue du 11 au 13 mai dernier sur le site des expositions d'Angers, sera peut-être le mot d'ordre pour sa pérennité. Si le concept de Créatronic a en effet rencontré l'enthousiasme des exposants, les organisateurs n'ont pas tout à fait gagné leur pari, qui consistait à attirer des visiteurs de la France entière. « Tout début est difficile en matière de salon, mais, quand nous avons évoqué l'idée d'un salon de l'électronique, nous avons été encouragés par divers acteurs locaux notamment la Meito et Pays de Loire Innovation à l'orienter vers la conception de produits intelligents. La décision de le reconduire ne sera toutefois pas prise avant cet été, après avoir obtenu les résultats de l'enquête approfondie de satisfaction », a reconnu Pierre Haenel, responsable de Créatronic au sein de la chambre de commerce et d'industrie d'Angers, qui était à l'origine du projet et l'entité organisatrice du salon. Parmi la cinquantaine d'exposants réunis au total, il y avait quelques sociétés de la région parisienne, voire de la région toulousaine, en plus de celles du Grand Ouest, mais les visiteurs étaient, eux, très majoritairement locaux. Le salon a ainsi surtout fait la part belle aux petits bureaux d'études régionaux, qui apparaissaient globalement satisfaits d'y avoir participé, malgré la présence de seulement quelque 1 000 visiteurs, dont environ 500 visiteurs qualifiés(*). Selon les exposants, le nombre de contacts porteurs de projets pouvant aboutir à des études concrètes se situait en effet entre 5 et 10 en moyenne. Une des raisons de la satisfaction des exposants résidait aussi dans l'évolution des affaires, en 2003 d'abord, mais surtout depuis le début de l'année, d'où un moral (presque) au beau fixe. Exemple, chez AMC, une PME de Châteaubourg (35), spécialisée dans l'ingénierie mécatronique sur mesure, de l'étude à la réalisation : « Nous avons augmenté notre chiffre d'affaires de 60 % en 2003 et, à fin avril 2004, nous avons déjà engrangé 75 % de notre objectif pour l'année. Nous allons également recruter quatre ingénieurs pour pouvoir répondre aux besoins de nos clients », signale Pascal Aubaux, son directeur. Chez Systech, une société effectuant des études et conceptions de systèmes ainsi que des fabrications de cartes en sous-traitance dans la région orléanaise (Gallardon, 28), la reprise se traduit par un retour des commandes pour des prototypages et des petites séries.Côté conception, les visiteurs de Créatronic ont pu constater, eux, que, malgré la crise et les délocalisations, les idées d'intégration de l'électronique dans des domaines très diversifiés ne manquent pas aux bureaux d'études du Grand Ouest. Pour preuve, notamment, les conceptions qui ont remporté les « Créatronics de l'innovation 2004» , mais aussi la mini-exposition “ Design & Technologies ”, organisée par Pays de Loire Innovation au sein de Créatronic. Parmi les présentations, nombre de conceptions régionales originales comme la harpe électronique Baby-Blue de Camac Harps, le jeu électronique éducatif Geodis d'Amedis, la commande électronique de chasse d'eau WC-Tronic de Wirquin, ou l'appareil de sauvetage en mer ADSM 02 PRO de Télégauge Systems.Des idées originales priméesEn ce qui concerne les “ Créatronics de l'innovation ”, un premier prix a récompensé la société Creative Eurécom d'Angers pour son Sensory-Baby-Test, qui se présente comme un “ ensemble d'outils ” permettant de diagnostiquer d'éventuelles déficiences visuelles et auditives chez un bébé de 6 à 24 mois. C'est en effet un âge où le dépistage de toute anomalie est primordial pour le développement futur de l'enfant. Autre intérêt du système : son prix, environ 250 euros. « Nous avons eu l'idée de développer ce produit en coopération avec un pédiatre et de le commercialiser en direct nous-mêmes. L'objectif a été de mettre la barre assez bas pour une acceptation rapide dans le milieu médical. C'est pourquoi nous avons choisi des technologies d'entrée de gamme un microcontrôleur PIC notamment, technologies que nous maîtrisons », indique Michel Houdou, p-dg de la société. Un deuxième prix a été décerné à Ainelec pour son système de conversion d'énergie à entrées et sorties multiples, qui permet le stockage de l'énergie photovoltaïque en utilisant un vecteur hydrogène. Un système qui s'inscrit dans l'air du temps, en favorisant le développement des énergies renouvelables.(*) Créatronic a bénéficié d'un certain nombre de visiteurs intéressés, provenant du salon Go Plast, qui se tenait à proximité immédiate.

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