Couverture ElectroniqueS n°127

Destinés aux applications de test synthétique, cinq modules proposés par Agilent assurent les fonctions de génération et d'analyse de ses PSG et PSA. En septembre 2004, dans le cadre de l'exposition Autotestcon de San Antonio (Texas), Agilent Technologies avait montré des prototypes de modules LXI fournissant des ressources semblables à celles de ses générateurs de signaux PSG et de son analyseur de spectre PSA à 26,5 GHz. Commercialisés à compter du mois prochain, les cinq modules dérivés, qui constituent la série N8200A, figuraient parmi les produits vedettes présentés sur le stand de la société lors de la manifestation European Microwave Week, qui s'est tenue du 4 au 6 octobre à Paris. Jusqu'alors, l'offre LXI était bien maigre et se limitait essentiellement à deux modules d'acquisition d'origine VXI Technology, l'un dédié à la mesure de températures par thermocouple, l'autre aux mesures par jauges de contraintes. Il est vrai que les spécifications de ce standard d'instrumentation modulaire, dont les instigateurs sont Agilent et VXI Technology, viennent seulement d'être finalisées et que la compatibilité des matériels doit être vérifiée par le Consortium LXI. Ce dernier est désormais fort de 45 membres, parmi lesquels on relève la plupart des leaders de la mesure ; bien entendu, National Instruments n'en fait pas partie, préférant continuer à promouvoir le standard PXI, dont la firme d'Austin est à l'origine et vis-à-vis duquel LXI apparaît clairement comme un concurrent.Rappelons que le standard LXI (Lan extensions for instrumentation) repose sur des modules commandés via Ethernet par un calculateur externe. De largeur 19 pouces ou un demirack, ces modules ont une hauteur égale à un multiple de 1,75 pouce (soit 1U, 2U…). Outre les cinq instruments mentionnés plus haut, le catalogue LXI d'Agilent comprend aujourd'hui 25 références d'alimentation : les N6700B et N5700. On notera également l'apparition de ressources de commutation avec les châssis 60-100 de Pickering Interfaces, représenté par Acquisys : de hauteur 4U, ceux-ci permettent d'intégrer tous les tiroirs de commutation PXI 3U du britannique et comprennent un contrôleur embarqué, une interface Ethernet à l'arrière et un serveur web ; ils existent en versions à sept et treize emplacements. Nous y reviendrons.Pour le test synthétiqueAux yeux d'Agilent, il est clair que la plate-forme LXI fournit une réponse appropriée à la demande d'instruments synthétiques de l'armée américaine (*). Ses N8200A ont été développés dans ce but. Il ne fait pas de doute que le constructeur va élargir cette première famille d'instruments synthétiques, en continuant à décliner sous forme de modules LXI ses appareils traditionnels en RF et hyperfréquence : ainsi, l'arrivée prochaine de wattmètres crête est assez prévisible. De plus, des matrices de commutation 26,5 et 40 GHz sont en voie d'achèvement.La série N8200A comprend :Le N8201A, module convertisseur-abaisseur de fréquence 26,5 GHz qui dispose de trois sorties FI à 7,5 MHz, 21,4 MHz et 300 MHz ; un mélangeur externe étend sa couverture de fréquence à 110 GHz ; ses spécifications de dynamique sont similaires à celles de l'analyseur de spectre PSA à 26,5 GHz, et la bande passante de modulation des signaux auxquels il s'applique atteint 100 MHz jusqu'à 3 GHz et 200 MHz au-delà.Le N8221A, repris aussi du PSA, numériseur 30 Méch./s-14 bits doté d'une entrée FI à 21,4 MHz et dont la bande passante d'analyse est de 8 MHz.Le N8211A, convertisseur-élévateur de fréquence 20 ou 40 GHz, capable de fournir des signaux modulés en amplitude, fréquence, impulsion et phase ; il est basé sur les générateurs PSG à modulation analogique et doit être associé à une source de signaux en bande de base.Le N8212A, convertisseur-élévateur de fréquence 20 GHz susceptible de délivrer des signaux à modulation analogique ou numérique ; ses possibilités s'apparentent à celles du générateur de signaux vectoriels PSG, avec une bande passante de modulation I/Q de 1 GHz.Le N8241A, générateur arbitraire de même caractéristiques que le N6030A qui est un module CompactPCI 3U quadruple largeur : deux voies différentielles ou unipolaires, conversion N/A à 1,25 Géch./s sur 15 bits, bande passante de 500 MHz par voie, capacité mémoire jusqu'à 16 Mpoints ; son association avec le N8212A est tout indiquée.Pour finir, on signalera que le test synthétique n'implique pas l'adoption d'une plate-forme particulière. Outre en LXI, des solutions peuvent être trouvées en VXI et PXI. C'est ainsi que National Instruments avec ses PXI-5660 et 5670/71 et Aeroflex avec sa famille PXI3000 permettent la constitution de générateurs et analyseurs de signaux vectoriels RF, en combinant des modules de génération arbitraire et de conversion en fréquence haute, d'une part, et des modules de conversion en fréquence basse et de numérisation en bande de base, d'autre part (Electronique n° 145, p. 34). Soit exactement la même approche qu'Agilent avec ses N8200A.(*) Le terme de test synthétique a été inventé par l'armée américaine en quête d'instrumentation à la fois peu coûteuse, modulaire, compacte et pérenne. Son concept est basé sur la décomposition des appareils en divers blocs fonctionnels. Ainsi, pour faire évoluer son banc de test, il suffira de changer un ou plusieurs blocs et non les instruments complets.

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