Couverture ElectroniqueS n°127

Deux manifestations distinctes, l'une sur les réseaux de recherche, l'autre sur les pôles de compétitivité, réunissant les acteurs de projets de recherche nationaux, viennent d'affirmer la nécessité d'une ouverture internationale. Des contacts existent avec des équipes de recherche européennes et américaines. Les 15 et 16 novembre, à Lyon, et le 17 novembre, à Sophia-Antipolis, se sont tenues deux manifestations réunissant les acteurs de la recherche et de l'industrie impliqués dans des projets coopératifs nationaux, les réseaux de recherche et d'innovation technologique, d'une part, et les pôles de compétitivité, d'autre part. Au cours de ces deux manifestations, les responsables des dispositifs nationaux de recherche coopérative ont clairement affirmé une volonté d'ouverture à l'international. A Lyon, un colloque a réuni, pour la première fois simultanément, les trois réseaux de recherche et d'innovation technologique français dans le domaine des technologies de l'information : le RNRT (télécoms), le RNTL (technologies logicielles) et le Riam (audiovisuel et multimédia). 150 démonstrations et posters de projets labellisés ont été présentés à cette occasion.Des accords entre pôles français et étrangersVenue officiellement pour s'informer des réseaux et programmes de recherche français et européens se rapportant à cette thématique, Ellen Zegura a présenté cette plate-forme à plusieurs centaines de participants du colloque et s'est déclarée intéressée par une future coopération avec la communauté de chercheurs et d'industriels français. « Nous avons fait venir d'autres acteurs étrangers, notamment des responsables de l'EPFL, en Suisse, et de la Commission européenne, afin de mieux nous connaître et d'envisager des coopérations », a expliqué René Roussille, secrétaire du RNRT. « Dans le passé, nous avons, pour notre part, déjà coopéré avec des équipes de recherche de Finlande et nous avons des relations avec Artemis, la plate-forme technologique de la Commission européenne en logiciels embarqués », a précisé Dominique Potier, président du RNTL. Alain Bravo, président du RNRT, a quant à lui exprimé un grand intérêt pour la plate-forme Geni (voir encadré). « C'est une initiative de chercheurs qui rêvent de faire financer une plate-forme par des aides publiques avec des moyens conséquents en équipements. Cela doit constituer pour nous un terrain de réflexion et nous devons nous efforcer de trouver les industriels qui pourraient s'y associer. Pourquoi ne pas imaginer qu'une partie de cette plate-forme s'installe en Europe et, éventuellement, en France ? », nous a confié Alain Bravo.Lors du deuxième Forum annuel des pôles de compétitivité qui s'est tenu à Sophia-Antipolis, le 17 novembre dernier, la direction générale des entreprises (DGE) du ministère de l'Economie a estimé à une quinzaine (tous domaines confondus) le nombre d'accords conclus entre les pôles français et les clusters étrangers. C'est par exemple le cas du pôle Systematic avec le cluster allemand SafeTrans et le Hollandais PointOne dans le domaine des systèmes embarqués dans les transports. Le pôle Photonique dirige, quant à lui, un réseau inter national intitulé Rom (Réseau optique méditer ranéen). Citons également le pôle « Solutions communicantes sécurisées », qui a annoncé une coopération avec la fondation italienne Torino Wireless.(*) Pour obtenir le coût total des projets (incluant également la participation des entreprises), il convient de multiplier ces montants par environ 2,5.Geni, une plate-forme internationale sur les réseaux du futurGeni (Global Environment for Network Innovations) est une plate-forme de recherche et d'expérimentation sur « l'Internet du futur » née aux Etats-Unis.Son objectif est de « rendre possible la découverte et l'évaluation de technologies radicalement neuves qui serviront de fondement à l'Internet du 21e siècle ».Un accent important sera mis sur « l'expérimentation à grande échelle dans des environnements complexes et multiapplications. » « Il faut créer pour les technologies de l'information et de la communication ce qu'est un télescope pour l'astronomie », indiquent ses promoteurs.La NSF (National Science Fondation), aux Etats-Unis, a déjà lancé un appel à projets destiné à sélectionner le consortium recherche-industrie qui fournira la direction scientifique de la plate-forme. L'objectif est d'avoir fini la construction de la plate-forme entre mi-2008 et mi-2009.Le financement de Geni (en cours d'approbation par la NSF, avant passage au Congrès) devrait atteindre 350 M$ (295 MÐ) sur 5 ans pour la plate-forme expérimentale et 200 M$ (170 MÐ) sur 5 ans pour le soutien à la recherche.La NSF souhaite que des partenaires internationaux participent à Geni dès la phase de conception et d'implémentation. L'infrastructure sera construite de telle manière que des plates-formes nationales puissent s'y raccorder et s'y fondre.Pour de plus amples informations, consulter le compte rendu de Daniel Kaplan, délégué général de la FING (Fondation Internet nouvelle génération), suite au passage en France de Lawrence Landweber, conseiller en chef de la NSF et « l'un des pères de l'Internet » : www.internetactu.net et taper « Lawrence Landweber présente GENI » (sans les guillemets) dans le moteur de recherche.

Les réseaux de recherche et les pôles de compétitivité s’ouvrent à l’international

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