Couverture ElectroniqueS n°127

Depuis le troisième trimestre 2005, les stocks de semiconducteurs au sein de la supply chain demeurent inférieurs à la normale. Pour le trimestre en cours, le déficit atteindrait 400 M$. L'excédent ou le déficit de stocks de semiconducteurs au sein de la supply chain mondiale est considéré comme un paramètre de mesure représentatif de la tension sur le marché des semiconducteurs. Or, le cabinet d'études iSuppli prévoit, pour le trimestre en cours, un déficit de 400 M$ qui fait suite à des déficits de 726 M$ au 4e trimestre 2005 et de 439 M$ au 3e trimestre. « Cette diminution des stocks est la conséquence de ventes plus fortes que prévu au 4e trimestre 2005, notamment dans les secteurs des communications sans fil et filaires », souligne Rosemary Farrell, analyste chez iSuppli, qui a revu à la baisse le déficit de stocks pour le 4e trimestre 2005 : de 300 M$, il serait ainsi passé à 726 M$.Depuis le début de l'année, les fabricants de téléphones portables et de matériels de réseaux reconstituent donc leurs stocks, ainsi que le remarquent de concert iSuppli et le cabinet d'analyse financière Citigroup. Pas étonnant, donc, que les fabricants de composants aient beaucoup livré en ce début 2006. Le cabinet iSuppli reconnaît d'ailleurs pour la première fois que les délais d'obtention de certains composants ont augmenté et que des problèmes d'approvisionnement pourraient surgir. D'ordinaire relativement pessimiste sur le plan de charge de cette industrie, il indique que les fabricants de semiconducteurs demeurent vigilants concernant ce problème et demandent davantage de visibilité à leurs clients. Toutefois, en mars, les stocks de ces fabricants de semiconducteurs, comptés en jours, demeureraient, selon le cabinet, de 3,5 jours supérieurs à la normale. Ce chiffre doit toutefois être manié avec prudence car il inclut des semiconducteurs qui demeurent sur les étagères des fournisseurs.Le point d'équilibreRappelons qu'iSuppli a défini un point de normalité pour les stocks. A chaque niveau de la supply chain (fabrication de semiconducteurs, distribution, sous-traitance, OEM), le cabinet d'études a calculé ce point d'équilibre par secteur (télécoms, informatique, automobile…). Pour chacun de ces secteurs et pour chacun de ces niveaux, il a pris en compte trois facteurs : la courbe des variations saisonnières de la demande, le trend (l'objectif) et le point d'équilibre tel que le définissent les acteurs du secteur concerné. Le point d'équilibre défini varie au cours du temps, du fait notamment des améliorations liées à l'emploi d'outils informatiques de plus en plus performants pour la gestion des stocks.Composants électroniques : les délais s'allongent encore« Les délais d'obtention des composants atteignent maintenant couramment 16 semaines », indique un sous-traitant suédois interrogé par evertiq.com, qui remarque que les stocks sont à leur plus bas niveau depuis 2003. « Globalement, de 4 semaines on est passé à 12 semaines », nous a déclaré, quant à lui, Sylvain Neveu, directeur général de Reflex CES, société qui conçoit et fait fabriquer des systèmes embarqués sur mesure. M. Neveu nous a également indiqué des problèmes d'obtention des circuits logiques d'Altera.Patrick Delage, responsable des achats de la société de sous-traitance REC, pointe, pour sa part, « des délais de 16 semaines et plus pour les circuits Maxim ».En composants passifs, Fabrice Lecordier, directeur des ventes de TTI France, nous a indiqué « des délais de 20 à 24 semaines pour certaines résistances standards », ainsi qu'une prévision de hausse des prix de ces dernières en milieu d'année.« Les prix de plusieurs modèles de connecteurs ont doublé », remarque, quant à lui, Daniel Dufrenoy, responsable commercial du distributeur généraliste MSC France (filiale de MSC – Gleichmann). Ce dernier nous a également communiqué une hausse de prix (10 à 15 %) pour les mémoires Sram 1 et 4 Mbits, du fait de l'arrêt de production de ces modèles par Samsung.Un industriel de la carte à puce nous a par ailleurs signalé qu'il avait connu des allocations pour quatre types de circuits en fin 2005. Même si celles-ci sont aujourd'hui résorbées, cet expert n'en craint pas moins des augmentations de délais et de prix dans un avenir proche.

Les stocks de semiconducteurs dans le monde demeurent inférieurs à la normale

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