Couverture ElectroniqueS n°127

Eureka a labellisé le programme Eurimus II sur les microsystèmes pour la période 2003-2008. Sept pays, dont la France, soutiennent le successeur d'Eurimus à hauteur de 69 % du budget total, évalué à 500 M euros. Tout comme la microélectronique, les microsystèmes s'affirment comme l'une des priorités européennes à long terme en matière de R&D. Après le lancement de Medea+ en 2001, Eurimus II vient en effet d'être labellisé le 23 octobre dernier, à Poitiers. Prenant la suite d'Eurimus (32 projets labellisés pour un montant de 180 M euros), ce programme offre l'opportunité aux industriels et aux laboratoires publics européens spécialisés dans les microsystèmes de coopérer pendant cinq années supplémentaires avec l'appui des pouvoirs publics, les deux programmes Eurimus et Eurimus II totalisant dix années de recherche ininterrompue en microsystèmes. Sept pays (France, Allemagne, Suisse, Finlande, Norvège, Italie et Espagne) soutiennent Eurimus II pour 69 % du budget total, qui devrait atteindre 500 M euros (part publique incluse) d'ici à 2008. D'autres pays, notamment la Suède, pourraient se joindre à ce programme dans les mois qui viennent.L'Europe assure 33 % de la production des microsystèmesLes promoteurs d'Eurimus II ont su convaincre les représentants de haut niveau d'Eureka de la nécessité de donner une suite à Eurimus en mettant en perspective la croissance prometteuse du marché des microsystèmes. S'appuyant sur une analyse de marché du réseau Nexus, le document de référence d'Eurimus II, baptisé “ Yellow Book ”, montre que les microsystèmes entrent dans une phase de maturité. Présents depuis plus d'une décennie dans l'automobile et la micro-informatique (microaccéléromètres, têtes d'impression), ils se trouvent à présent dans les applications biomédicales et télécoms, et devraient concerner, d'ici cinq ans, un nombre croissant d'applications, entre autres dans le domaine des produits grand public. La sécurité automobile, qui est l'une des priorités de l'Europe, sera particulièrement consommatrice de microsystèmes, notamment dans le cadre de la réalisation de systèmes anticollision. Selon une étude de Nexus, le marché mondial des systèmes à base de micro-et nanotechnologies serait de 50 milliards d'euros en 2003 et atteindrait 68 milliards d'euros en 2005 (contre 30 milliards en 2000). L'Europe possède par ailleurs une part de 33 % dans la production mondiale de microsystèmes, estime une étude de Yole Development WMF. Les producteurs européens sont particulièrement bien placés dans le domaine de l'automobile, de l'aéronautique et de la micro-informatique (têtes d'impression, têtes de lecture de disques durs). Eurimus II s'articule autour de trois grands types de projets : le développement de microsystèmes génériques, l'élaboration de systèmes à base de microsystèmes (par exemple, des réseaux de capteurs avec liaison RF pour des applications dans le domaine hospitalier), et la mise en &oelig;uvre de projets ambitieux dans des domaines actuellement peu couverts par l'industrie européenne. Concernant les technologies et les procédés, le programme propose une segmentation en plusieurs grands thèmes : matériaux, procédés de production, assemblage et test, conception et outils de simulation, test dans des conditions réelles de fonctionnement.Le premier appel à projets du programme sera lancé le 15 janvier 2004 pour une labellisation le 23 mai. Un second appel est prévu le 12 août 2004 pour une labellisation le 20 décembre 2004. Par ailleurs, un appel qui a été lancé dans le cadre d'Eurimus devrait aboutir à une labellisation le 15 décembre prochain dans le cadre d'Eurimus II (il concerne 6 propositions).Pour aider les porteurs de projets, un bureau d'Eurimus, situé dans les locaux du Léti, à Grenoble, a mis en place une cellule d'aide baptisée “ help-desk ”(*). Objectif : monter des “ projets qui gagnent ”. Pour qu'il soit efficace, un projet doit inclure des “ champions nationaux ” dans les différents domaines abordés. Mais cela ne suffit pas : il faut également s'assurer, le plus en amont possible, que les financements seront accordés. Dans tous les clusters Eureka, trop de projets n'ont, en effet, pas pu démarrer, dans le passé, faute de financements. Le secrétariat Eureka de Bruxelles a mis en place récemment une grille d'évaluation des projets baptisée PAM (Project Assessment Methodology), et les critères de labellisation d'Eurimus II sont conformes à cette grille. Enfin, les responsables d'Eurimus II vont entamer une “ tournée ” en Europe ainsi qu'en Israël (déjà bien impliqué dans Eurimus) dans le courant de l'année 2004, afin d'expliquer aux participants potentiels comment monter des projets.(*) Renseignements : Elodie Garcia, tél. 04 38 78 4 3 47. Mail : garciael@cea.fr.

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