Couverture ElectroniqueS n°127

Atmosphère battante au Midest, qui, cette année, a mis en relief les partenariats tant entre sous-traitants qu'entre associations de la filière électronique. Le dernier Midest (Paris-Nord Villepinte, du 18 au 21 novembre dernier), salon qui accueille traditionnellement les petites et moyennes entreprises de la sous-traitance électronique, a été vécu, pour la partie française, dans la mouvance des Assises de la filière électronique du 11 juillet 2003 (voir notre numéro du 1er septembre dernier). L'inauguration du Midest par Nicole Fontaine, ministre déléguée à l'Industrie, a été révélatrice d'une prise de conscience par le gouvernement de l'importance que ce secteur revêt de plus en plus. Tant au niveau mondial (en tant que manifestation d'un changement structurel du tissu industriel) qu'au plan hexagonal. Les diverses fédérations de nos industries ont porté haut et clair leurs récriminations. Ainsi, lors de sa visite de l'exposition, Mme la ministre a été régulièrement interpellée par les responsables des différentes associations de la sous-traitance sur une nécessité de soutien à un secteur qui se vit comme asphyxié par la fiscalité, par la concurrence exacerbée des pays de l'Est et de l'Asie, et par les exigences de plus en plus draconiennes des donneurs d'ordre. Dans ce concert, Jean-François Evellin, président du Snese, le syndicat français de la sous-traitance électronique, épaulé par Jean-Luc Euvrard, président du Gixel (composants passifs, connectique et cartes), a demandé à la ministre la mise en place d'un contrôle de conformité des cartes sans plomb importées en Europe. Le président a fait constater l'importance des investissements (3,5 millions d'euros en moyenne) que doivent consentir les sous-traitants, notamment les petites entreprises, pour passer au sans-plomb. Dans sa réponse, Nicole Fontaine a d'ailleurs reconnu qu'une solution devait être trouvée à ce problème. La sous-traitance électronique a rappelé qu'elle attend aussi beaucoup du rapport Sartorius, qui devrait, d'ici la fin de l'année, être remis à la ministre. Ce rapport répondra à deux questions : “ Que veut-on sauver de l'électronique française ? ” et “ Comment aider ce qui peut-être sauvé ? ”, nous a reprécisé M. Sartorius.Une forte présence étrangèreDans la soirée du 18 novembre, les associations de sous-traitants ont présenté à des parlementaires les problèmes auxquels sont confrontées leurs professions. Les fédérations ont notamment dénoncé la taxe professionnelle, « un impôt injuste et stupide qui grève la compétitivité des entreprises puisqu'il représente jusqu'à 3 % de leur chiffre d'affaires », a déclaré Yvon Jacob, président de la fédération des industries mécaniques. Face aux entreprises de l'Hexagone, les sous-traitances de Chine et des pays de l'Est étaient puissamment représentées au Midest mais peu en électronique toutefois à la différence des pays du Maghreb. Elles l'étaient aussi par le biais de conférences aux titres évocateurs : “ Nouvelles offres de coopération avec les pays de l'Est ”, “ Vers un nouvel équilibre dans une Europe réunie ”, “ Les opportunités de sous-traitance en Hongrie dans la perspective de l'adhésion de ce pays à l'Union européenne en 2004 ”, “ La République tchèque, la solution pour vos projets de sous-traitance ”… La Tunisie, la Turquie et la Chine ont, elles aussi, présenté, par voie de conférences, leurs offres de sous-traitance ainsi que les opportunités d'investissements dans leurs pays pour des sociétés étrangères.Nombre de sous-traitants français d'envergure moyenne ont d'ailleurs déjà mis en place des circuits de production délocalisée. BSE (100 personnes, 18 millions d'euros de CA 2002), par exemple, travaille en liaison avec une “ société s&oelig;ur ” tunisienne dotée des mêmes équipements d'assemblage qu'elle, et dédiée aux moyennes séries. « Pour les grandes séries, nous disposons, via notre maison mère Intervox, de partenaires chinois », ajoute Michel Sabarly, responsable commercial de BSE. « Des services d'étude sont de plus en plus demandés par nos clients . Nous sommes venus au Midest pour y montrer notre offre globale »,nous a déclaré M. Baqué, p-dg d'Horizon Télécom (22 personnes, 2,7 millions d'euros de CA 2002). Spécialiste des produits télécoms, Horizon, qui réalise environ le quart de son chiffre d'affaires avec des produits sur catalogue et le restant en sous-traitance, se charge de l'étude des matériels. « Nous sommes des ODM », résume M. Baqué.Même mise en vitrine d'une offre globale chez Canon Bretagne, dont c'est la première apparition au Midest, et qui, en début d'année, a initié un programme de diversification reposant sur la mise à disposition des clients, des savoir-faire du site (programme “ New Business ”, voir notre numéro du 22 mai dernier). « Notre accompagnement de projets a bien démarré », constate Jean-Marc Le Brun, chef du service étude industrialisation de la direction New Business de Canon Bretagne. Une activité qui cible « des clients européens de l'industriel ». BSE aussi joue à fond la carte de l'offre globale. « Nous élargissons notre éventail de services tant vers l'amont que vers l'aval », note Michel Sabarly. En amont, BSE travaille en coopération avec des bureaux d'études spécialisés. Opérant dans le domaine du câblage de petites séries de cartes complexes, SREE (48 personnes, 3,8 millions d'euros de CA en 2002) a confié, à deux ingénieurs, des études “ à partir de l'expression des besoins des clients ”. Disposant par ailleurs d'une activité en mécanique (conception de baies et d'armoires intégrées), SREE s'est équipée d'une salle blanche pour réaliser l'assemblage de cartes selon les contraintes du spatial. Toutefois, même ce type de société très spécialisée n'est pas à l'abri de la concurrence chinoise. Déjà en effet, en circuit imprimé, les Chinois sont capables d'offrir des prestations beaucoup moins chères que les Français pour de très petites séries de produits complexes, ainsi que nous l'a confié un expert. Or, du circuit imprimé à la carte assemblée…Visite guidée au MidestLa sous-traitance électronique était représentée par 184 exposants (sur 2046) au dernier Midest. Il n'est, par contre, pas possible de comptabiliser les visiteurs intéressés plus spécialement par l'électronique. Tout juste peut-on constater que beaucoup de visiteurs se montrent avides de solutions clés en main, mêlant électronique, mécanique et plasturgie.A noter aussi l'appui apporté par les fiches “ axes innovations ” mises à disposition à l'entrée du salon par les organisateurs, pour faire une visite “ productive ”. Ces fiches recensent notamment les exposants et les conférences en liaison avec un métier concerné (électronique pour ce qui nous concerne).

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