Couverture ElectroniqueS n°127

La sous-traitance et les composants passifs ont montré au Midest que les syndicats de l'électronique marchent la main dans la main. Ils militent activement pour la recréation d'une filière électronique puissante dans notre pays. Révélateur, le fait que les présidents des associations françaises de la sous-traitance (Snese), d'une part, et des industries des composants passifs et d'interconnexion, d'autre part, aient, ensemble, accompagné Nicole Fontaine, ministre déléguée à l'Industrie, lors de sa visite du Midest, salon international de la sous-traitance (Paris-Nord Villepinte du 18 au 21 novembre dernier). Fait appuyé par la présence de Bernard Bismuth, président du GFIE (Groupement français des fournisseurs de l'industrie électronique), le 18 novembre au soir lors la présentation à des parlementaires de la situation de la sous-traitance et des problèmes qu'elle doit affronter, notamment la forte imposition de la taxe professionnelle (voir notre numéro du 20 novembre).Jean-Pierre Euvrard, président du Gixel, et Jean-François Evellin, président du Snese, nous ont livré quelques-unes de leurs préoccupations et certains de leurs axes de travail actuels. Premier constat : l'harmonie règne entre les différents acteurs de la filière, qui estiment que la défense des intérêts communs de l'industrie du monde occidental n'empêche nullement la concurrence. « Nous avons une communauté d'intérêts et la volonté de faire bouger les choses ensemble », déclare Jean-François Evellin. « Nous devons renforcer nos solidarités et multiplier les actions collectives pour sauver une industrie menacée », renchérit Jean-Pierre Euvrard. Ainsi les deux associations travaillent-elles à la préparation d'une « grande manifestation qui verra le jour en 2004 ». En outre, « une réunion est prévue avec le Zvei et, nous l'espérons, avec une association britannique », annonce le président du Gixel. Car, pour les deux responsables, « pour être écouté, il faut parler européen ». « L'important, c'est que notre secteur d'activité devienne une priorité », résume Jean-Pierre Euvrard.Vers une filière européenne de l'électroniqueLa montée en puissance de la Chine, les deux présidents avouent l'avoir un temps mésestimée. A leur décharge, « l'éclatement de la bulle télécoms a grandement contribué à l'accélération des délocalisations», ainsi que le note le président du Gixel. Dans le même temps, ce dernier concède que, même en passifs, les entreprises les plus exposées ont, de longue date, délocalisé leur production… « L'important est de conserver un centre de décision dans l'Hexagone », estime Jean-Pierre Euvrard. Pourtant, dans le domaine des composants passifs, les deux tiers du chiffre d'affaires des fabricants français sont réalisés à partir de la vente de composants dédiés (100 % pour les circuits imprimés et 50 % en connectique). « Ce qui favorise une proximité géographique entre le fabricant et son client », explique le président.Le président du Snese, quant à lui, plaide pour « la constitution, par les sous-traitants, de panoplies les plus larges possibles de services (telles que la prise en charge des études en amont) ».A court terme, le passage au sans-plomb de tous les équipementiers qui, aujourd'hui encore, fabriquent eux-mêmes leurs matériels devrait favoriser la sous-traitance. « La majorité des OEM n'investira pas dans des équipements pour la production sans plomb, augure Jean-François Evellin. Ils ne semblent pas s'être préoccupés de la question. » A l'inverse, les membres du Snese ont, eux, pris le problème à bras-le-corps. Thealec, par exemple, sera pour l'Ademe et la Drire une base pilote pour la définition des process de production sans plomb. Alectron est déjà pourvu d'équipements de fabrication sans plomb.Les clients de la sous-traitance recherchent aussi, et de plus en plus, des solutions globales. « Ce qui favorise des regroupements entre sous-traitants de différents secteurs », constate le président du Snese. Même restreints à un domaine, telle l'électronique, les regroupements de sociétés dans l'Hexagone constituent, de toute façon, une manière de mieux résister aux pressions des clients et de la concurrence internationale. A l'exemple du groupe Altrics, qui rassemble à ce jour trois sous-traitants (Acce, Alectron et Thealec), complémentaires parce que dotés de savoir-faire différents et spécialisés dans des secteurs divers : automobile pour Alectron, aéronautique et défense pour Acce, industriel, médical, électroménager et transport pour Thealec.D'une manière générale, « le fait de retarder les délocalisations permettra de saisir des opportunités qui se présenteront inéluctablement du fait de la pervasion en électronique et de l'avènement de nouveaux marchés », indique Jean-Pierre Euvrard. D'ailleurs, à la demande de Francis Mer, ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, les associations de la filière électronique ont répertorié des segments de marché appelés à croître fortement, tel celui de la sécurité des biens et des personnes.

« Recréer une filière électronique forte en France »

Couverture ElectroniqueS n°127

IBM grave les premières puces en 2 nm en abandonnant les FinFET

Zeta, le protocole LPWAN made in China, arrive en Europe

Harting invente le connecteur électronique sur mesure

« Recréer une filière électronique forte en France »

Dans la même rubrique

Couverture ElectroniqueS n°127

IBM grave les premières puces en 2 nm en abandonnant les FinFET

Zeta, le protocole LPWAN made in China, arrive en Europe

Harting invente le connecteur électronique sur mesure