Couverture ElectroniqueS n°127

Si la faible demande en provenance du secteur informatique mondial a limité les tensions sur les approvisionnements de semiconducteurs au premier semestre, le peu d'investissements de l'an passé en équipements de production de circuits intégrés laisse la donne inchangée en cette rentrée. Depuis le début de l'année, le marché mondial du semiconducteur a progressé de 9 % en dollars par rapport à l'an passé. Hors microprocesseurs, où se joue une guerre des prix entre Intel et AMD, la croissance a même atteint 13 %.Compte tenu de la saturation des usines de production de circuits intégrés en début d'année, les délais se sont allongés tout au long du premier semestre. Le problème reste aujourd'hui d'actualité bien qu'il n'y ait pas unanimité sur son importance.« Il y a toujours des tensions en mémoires Sram et, récemment, des mémoires flash sont passées sous allocation »,indique Daniel Dufrenoy, responsable commercial du distributeur MSC France. Mais, « excepté en mémoires Sram et en circuits de puissance, les délais ont diminué »,note, quant à lui, Marc Lopez, directeur de Future Electronics France. Parmi les sous-traitants, BSE sonne l'alerte : « La situation a empiré pendant les vacances : les délais ont augmenté »,déplore Patrick Guérinel, directeur commercial de la société. Il négocie d'ailleurs actuellement avec certains clients la constitution de stocks de sécurité. En composants linéaires, Maxim a du mal à tenir ses promesses de livraisons ; STMicroelectronics et Freescale annoncent de 30 à 32 semaines de délais ; Linear Technology, de 22 à 24 semaines. Thierry Lenormand, directeur des ventes de National Semi-conductor France, confirme que les fabricants de semiconducteurs n'ont que très peu de stocks. Il estime toutefois que National Semiconductor tire son épingle du jeu avec des délais de 8 à 12 semaines sur l'ensemble de son portefeuille. En outre, « les prix des matières premières augmentent, notamment en Asie »,note M. Guérinel. D'où des répercussions inévitables : le prix des transfos, par exemple, suit la progression de celui du cuivre (+ 150 % en un an).Une production à la limite de la saturationLes tensions sur les approvisionnements de la première moitié de l'année n'ont donc pas disparu. Le bon score de la distribution européenne de semi-conducteurs au premier semestre, + 20 % par rapport au premier semestre de 2005, s'explique d'ailleurs, en partie, par le fait que des difficultés d'approvisionnements ont poussé des acheteurs OEM habitués à travailler directement avec les fabricants de semiconducteurs à faire appel à la distribution. Dans ce contexte, les annonces des fondeurs taïwanais qui prévoient une légère baisse de leur production au 3etrimestre ne sont que des corrections minimes sur fond de hausse significative sur l'ensemble de l'année (+ 30 % au 1ersemestre 2006 par rapport au 1ersemestre 2005).Ainsi, TSMC qui, « du fait de l'ajustement des stocks des acheteurs »,prévoit pour le 3etrimestre un chiffre d'affaires compris entre “ seulement ”2,4 et 2,5 milliards de dollars américains, a tout de même réalisé 2,55 milliards au 2etrimestre (+ 36,9 % par rapport au 2etrimestre 2005). M. Lenormand anticipe, quant à lui, une augmentation de la demande en volume au 2esemestre. Il rappelle aussi que les faibles niveaux d'investissements des fabricants de semi-conducteurs en 2005 (30 milliards de dollars, pour 45 milliards considérés comme étant la normale) et 2006 contribuent à la pérennisation d'une situation tendue. D'ailleurs, au 2etrimestre de cette année, les taux d'utilisation des capacités de production mondiales de circuits intégrés ont, comme au 4etrimestre 2005, dépassé 91 % (voir page 10). « Nous démarrerons 2007 avec une production de semiconducteurs toujours à la limite de la saturation »,assure M. Lenormand.Approvisionnements de semiconducteurs : une situation toujours tendueLes difficultés d'obtention des composants ont augmenté durant la période estivale. Et cela malgré une légère remontée des stocks à la fin du 2etrimestre, remontée due à des ventes plus faibles que prévu en informatique ainsi qu'en électronique grand public (l'effet coupe du monde n'a joué à plein qu'en France).Aujourd'hui, ces surstocks sont consommés, cela alors que les ventes de matériels informatiques repartent à la hausse (cartes mères, micro-ordinateurs portables). Or certaines tensions sous-jacentes n'attendent qu'une relance des marchés des équipements pour se manifester.En effet, vu son faible niveau d'investissements en équipements de fabrication, l'industrie du semiconducteur est toujours à la limite de la saturation de production. Ainsi, le taux d'utilisation des capacités de production mondiales de circuits intégrés dépasse 91 %.

Semiconducteurs : le décalage entre l’offre et la demande persiste

Couverture ElectroniqueS n°127

IBM grave les premières puces en 2 nm en abandonnant les FinFET

Zeta, le protocole LPWAN made in China, arrive en Europe

Harting invente le connecteur électronique sur mesure

Semiconducteurs : le décalage entre l’offre et la demande persiste

Dans la même rubrique

Couverture ElectroniqueS n°127

IBM grave les premières puces en 2 nm en abandonnant les FinFET

Zeta, le protocole LPWAN made in China, arrive en Europe

Harting invente le connecteur électronique sur mesure