Couverture ElectroniqueS n°127

Un regain d'activité au dernier trimestre 2003 a permis aux industriels de compenser un début d'année plutôt morose. Mais la prudence reste de mise. Soulagement et prudence. Voilà, en substance, le sentiment général qui semble prévaloir à la lumière des résultats annuels qui viennent d'être publiés par quelques grands acteurs de la construction électrique. A l'image d'autres secteurs économiques, comme les télécommunications ou l'informatique, les trois derniers mois de l'année ont montré une reprise sensible de l'activité. Cela est visible en particulier dans les chiffres publiés par Schneider, Alstom ou ceux de l'Américain General Electric, comme dans le bulletin annuel édité par le Gimélec, syndicat dédié aux industries de l'équipement électrique, du contrôle-commande et des services associés : « Le dernier trimestre a permis aux industries de l'équipement électrique de compenser en partie la tendance baissière de l'année 2003. Les résultats du secteur devraient s'établir autour de ceux de l'année 2002, tirés encore une fois par la bonne tenue des exportations », note le Gimélec. Ce retournement de conjoncture n'est pas étranger aux résultats affichés sur l'ensemble de l'exercice fiscal 2003 par Schneider Electric, et ce malgré la faiblesse du dollar. « Les ventes du quatrième trimestre marquent pour la première fois depuis trois ans une progression dans toutes les zones géographiques », souligne le groupe. En effet, si le chiffre d'affaires annuel s'établit à 8,78 milliards d'euros contre 9,06 milliards l'année précédente, soit un recul (en base annuelle) de 3,1 %, les ventes marquent une nette inflexion au cours du dernier trimestre 2003 avec une progression de 6 % par rapport au trimestre équivalent en 2002. Sur cette période, les ventes enregistrent une croissance de 7,9 % (en base annuelle) en Amérique du Nord mais de seulement 0,9 % (en euros) en Europe, où le groupe note une reprise timide, après la stabilisation observée lors des trimestres précédents.A noter, toutefois, la dynamique observée en Europe de l'Est, où l'activité enregistre sur la période une croissance de 25 %. Pour Antoine Giscard d'Estaing, directeur financier de Schneider, cette inflexion du courant d'activité ainsi que les restructurations et adaptations réalisées en matière de contrôle des coûts devraient avoir une incidence non négligeable sur le niveau de marge opérationnelle en 2004. « Nous continuons à considérer que notre objectif de 14 % de résultat opérationnel en 2004 est très ambitieux mais pas irréaliste », a-t-il déclaré lors d'une conférence téléphonique. Le groupe anticipe pour le second semestre 2003 une progression de sa marge opérationnelle, qui devrait atteindre 12 %. Les résultats définitifs seront connus le 20 février prochain.Regain d'activité chez AlstomChez Alstom, groupe spécialisé dans les transports et l'énergie, le dernier trimestre calendaire (troisième trimestre fiscal pour la société) témoigne également du regain d'activité. « Nous avons constaté une nette reprise des commandes au troisième trimestre après six mois très difficiles. Ce trimestre fut le meilleur depuis 18 mois avec un ratio commandes sur chiffre d'affaires redevenu supérieur à 1 », a notamment déclaré Patrick Kron, président d'Alstom. Pour autant, si l'on s'en tient aux neuf premiers mois d'activité (avril-décembre 2003), les prises de commandes déclinent de 12 % par rapport à l'année précédente. Un recul, précise le groupe, imputable au secteur Transport, qui conserve néanmoins un carnet de commandes élevé avec l'équivalent de 3 années de chiffre d'affaires. Sur la période de référence, le chiffre d'affaires consolidé s'élève à 12,8 milliards d'euros, contre 15,9 milliards un an auparavant, soit un recul de 19,5 %. Alstom s'attend, pour l'ensemble de l'exercice 2003-2004, à des commandes de l'ordre de 15 milliards d'euros pour un chiffre d'affaires estimé à 17 milliards d'euros.Ce dernier trimestre calendaire a également été favorable au numéro un mondial du secteur, l'Américain General Electric. Le groupe, qui a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 134,2 milliards de dollars (106,4 milliards d'euros), a vu ses prises de commandes s'accroître de 14 % au quatrième trimestre 2003. General Electric, comme ses pairs, reste toutefois prudent en ce qui concerne l'évolution de l'activité en 2004. A ceci près que la firme américaine n'est guère concernée par l'évolution du billet vert, contrairement à ses concurrents européens. Ainsi, Antoine Giscard d'Estaing, directeur financier de Schneider, espère que le redémarrage de l'activité observé outre-Atlantique, dans les pays de l'Est et en Chine permettra de compenser cette année les fluctuations monétaires.

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