Couverture ElectroniqueS n°127

A partir de mars 2008, tous les téléviseurs à la vente devront intégrer un adaptateur numérique, et d'ici le 1er décembre 2008, tous les téléviseurs à la vente dits « haute définition » ou étiquetés « HD Ready » devront intégrer un adaptateur MPEG-4. La loi sur la télévision du futur, votée par l'Assemblée nationale le 31 janvier dernier, prévoit l'extinction complète de l'analogique en France en novembre 2011, mais c'est dès maintenant que se prépare le basculement. Dès mars 2008, tous les téléviseurs à la vente devront en effet intégrer un adaptateur numérique, et d'ici le 1er décembre 2008, tous les téléviseurs à la vente dits « haute définition », ou qui sont considérés comme tels à partir du moment où ils sont étiquetés « HD Ready », devront intégrer un adaptateur MPEG-4. A cette date, 80 % des téléviseurs vendus en France seront concernés par cette obligation, estime le Simavelec (Syndicat des industries de matériels audiovisuels électroniques), qui s'inquiète des difficultés à respecter « un calendrier trop contraignant ». Ainsi, sur un parc total de 45 millions d'unités en 2008, seules 14 millions d'unités devraient être numérisées, évalue le Simavelec.Informer le public sur les lieux d'habitationL'évolution naturelle du marché vers un renouvellement des produits et les actions volontaires de tous les acteurs suffiront-elles à rallier l'objectif de l'extinction totale de l'analogique trois ans plus tard ? Pour que les délais soient tenus, l'organisation professionnelle préconise une coordination entre les différents intervenants (fabricants de téléviseurs, fabricants d'adaptateurs, dont les produits resteront nécessaires pour numériser le parc analogique existant, antennistes, opérateurs de réseaux, chaînes de télévision, syndics d'immeubles, pouvoirs publics). Comme au Royaume-Uni, où une entité baptisée Digital UK, qui opère ville par ville, a été créée, le Simavelec souhaite qu'un organisme coordinateur voie le jour en France afin d'harmoniser les procédures conduisant au tout numérique. « Il faudra notamment mettre en &oelig;uvre un étiquetage normalisé donnant une information complète au consommateur sur les produits. Il sera également nécessaire d'organiser une promotion du numérique sur les lieux d'habitation, en particulier pour informer le public sur les possibilités de recevoir la télévision numérique gratuite, et d'installer dans les constructions neuves des points de raccordement comportant une arrivée terrestre et satellitaire de réception », explique Bernard Heger, délégué général du Simavelec.Afin de s'assurer de conditions de développement pérennes, les industriels du Simavelec demandent que les fréquences qui seront libérées dans le cadre de l'extinction de l'analogique soient réservées au « broadcast », notamment à la haute définition et à la télévision mobile personnelle, en privilégiant la gratuité, et non pas que ces fréquences soient redistribuées aux télécommunications en général. « Pour ce modèle gratuit qui est plébiscité par le consommateur, les fabricants de l'électronique grand public entendent être des acteurs essentiels sur le marché en proposant des tailles d'écrans qui permettent en mobilité de recevoir des images de très belle qualité. Ainsi, la télévision mobile personnelle sera aussi au c&oelig;ur de notre métier », a affirmé Jacques de Bellefon, le président du Simavelec.S'exprimant également sur la radio numérique, ce dernier a en outre estimé que, « pour des raisons d'interopérabilité et de cohérence au sein de la communauté européenne, il conviendrait que les normes retenues soient identiques dans l'ensemble des pays de l'Union européenne ». Alors que des décisions en ce sens devraient être prises en juillet 2007, il existe aujourd'hui deux normes au niveau européen : la norme T-DMB, soutenue par la plupart des grands diffuseurs (qui représente 90 % de l'audience), et le DAB, qui est déjà mis en &oelig;uvre en Grande-Bretagne, et qui est soutenu par les radios associatives et thématiques. Ces deux normes devraient coexister.Copie privée : « une dérive financière pénalisante pour le consommateur »Le Simavelec s'inquiète des dispositions prises par la commission sur la copie privée instaurant un barème proportionnel à la capacité de stockage des produits. Selon le syndicat, les taxes pour copie privée aboutissent à une dérive financière qui affecte de plus en plus le budget du consommateur et qui ont donc pour effet de freiner le dynamisme des ventes d'un nombre croissant de produits grand public en France.Pour les industriels de l'électronique grand public, il serait plus justifié de se fonder sur les usages réels pour déterminer le montant de compensation pour les ayants droit. Ils estiment que la méthode consistant à se fonder sur les capacités induit mécaniquement à une spirale inflationniste. Ainsi, selon ses calculs, sur un enregistreur à disque dur, la taxe pour copie privée qui, en 2006, représentait 6 % du prix d'achat de l'appareil, couvrira 19 % de ce prix en 2007 et plus de 25 % en 2008. Aujourd'hui, la ponction sur les consommateurs est de l'ordre de 300 millions d'euros, évalue le Simavelec. Sur les enregistreurs à disque dur, le consommateur a payé 70 millions d'euros de redevance en 2006 et en paiera 100 millions cette année, cela sans augmentation de l'usage, prévoit le syndicat. Afin de lutter contre ce qu'il estime être une « dérive financière », le Simavelec a déposé un recours devant le Conseil d'Etat en s'appuyant sur la directive européenne qui stipule que les compensations doivent dorénavant prendre en compte le « réel préjudice ». « Les discussions en cours à la commission copie privée portent sur une augmentation de la redevance de plus de 60 millions d'euros sur les clés USB, les cartes mémoires flash, et les disques durs externes, qui se traduiraient par une ponction supplémentaire pour le consommateur de plus de 100 millions d'euros », affirme le Simavelec.

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