Couverture ElectroniqueS n°127

Sans renier ses circuits sur mesure, l'Américain lance pas moins de 6 c&oelig;urs de processeurs Risc/DSP synthétisables standards, soit l'offre la plus complète de l'industrie. Connu pour ses processeurs configurables Xtensa, Tensilica, qui prétend désormais à la place de dauphin derrière l'intouchable ARM sur le marché des processeurs synthétisables (voir encadré), entend aujourd'hui surfer sur cette respectabilité. Il lance pour cela une famille baptisée Diamond de 6 c&oelig;urs synthétisables standards qui se place d'emblée parmi les plus complètes du marché de la propriété intellectuelle.Une offensive de poids, qui vise non pas à changer le métier de base de l'Américain, qui reste son offre de c&oelig;urs sur mesure, mais à constituer un produit d'appel afin d'attirer de nouveaux utilisateurs pour mieux les faire migrer, par la suite, vers des processeurs taillés selon leurs besoins, donc plus efficaces… et dont les licences et les royalties sont plus élevées(1). « C'est un moyen de s'adresser à des sociétés qui soit n'ont pas l'expertise interne suffisante pour paramétrer un c&oelig;ur sur mesure, soit ont besoin d'une solution disponible très rapidement », explique Steve Roddy, vice-président marketing de Tensilica.Des c&oelig;urs disponibles auprès des fondeurs et des fabricants d'AsicCe sont donc pas moins de 6 c&oelig;urs, aux niveaux de puissance et de fonctionnalités méticuleusement répartis, que Tensilica lance aujourd'hui sur le marché, avec des outils de développement communs et une compatibilité de code ascendante puisqu'ils exploitent la même ossature Xtensa. Le benjamin de la famille est le 108Mini, un contrôleur Risc comparable à l'ARM9 en termes de puissance (280 Mips Dhrystone* à 233 MHz) mais à l'ARM7 en termes de consommation (0,11 mW/MHz)(2). Occupant 0,46 mm2 de surface de silicium et dépourvu de cache, il offre 15 interruptions distinctes, des temporisateurs, une interface bus système 32 bits de type AMBA AHB ainsi qu'un port d'entrées/sorties 2 x 32 bits.En ajoutant des caches données et instructions et un moteur DSP (MAC 16 bits), on obtient le c&oelig;ur 212GP, qui se vante d'offrir 50 % de puissance en plus qu'un ARM9 (soit 325 Mips à 250 MHz) avec une consommation inférieure de 30 % (0,14 mW/MHz à 0,2 mW/MHz). Une version référencée 232L et pourvue d'une unité de gestion de mémoire (MMU) et de mémoires caches 4 voies est, elle, spécialement optimisée pour les applications tournant sous Linux.Visant à concurrencer les ARM11, le 570T offre une architecture VLIW* 64 bits plus complexe basée sur trois unités arithmétiques et logiques et de vrais multiplieurs 32 bits. Capable de traiter indifféremment des instructions 16, 24, 32 ou 64 bits, le 570T embarque une interface AMBA 64 bits et jusqu'à 128 Kbits de Ram instructions et données, en plus des mémoires caches de 16 Kbits. Mesurant 1,46 mm2, il ne consomme que 0,275 mW/MHz (0,45 mW/MHz pour l'ARM1156T2-S) et monte jusqu'à 250 MHz, voire même 525 MHz en technologie Cmos 90 nm selon Tensilica.L'Américain lance enfin deux c&oelig;urs à ranger plutôt parmi les DSP. Présenté comme le DSP synthétisable le plus puissant de l'industrie(3), le 545CK, à architecture VLIW 64 bits, embarque huit multiplieurs 16 bits utilisables en mode SIMD* et un accélérateur Viterbi pour les applications de communication bande de base. Quant au 330HiFi, comme son nom l'indique, il s'agit d'un DSP audio doté d'unités MAC 24 bits héritées des moteurs Xtensa HiFi1/HiFi2. Supportant la plupart des formats audio numériques, que ce soit pour la musique ou la voix sur IP, il peut par exemple décoder de l'AACplus V2 à 22 MHz avec une consommation inférieure à 0,1 mW/MHz.Les outils logiciels n'ont pas été oubliés, tous ces c&oelig;urs partageant un même kit de développement (avec interface graphique, compilateur, débogueur, simulateur, bibliothèques C, etc.), de plusieurs plates-formes JTAG et supportent de nombreux systèmes d'exploitation parmi lesquels Nucleus Plus, le Linux de MontaVista, micro-ITRON de Sophia Systems, le XTOS de Tensilica ou encore eCOS. A noter, enfin, que le lancement de la famille Diamond implique pour Tensilica un changement brusque de modèle économique, puisque l'Américain, qui était jusqu'à présent le seul interlocuteur de ses clients, s'en remet désormais aussi à des fournisseurs d'Asic comme Nec et à des fondeurs comme Global Unichip et SMIC pour commercialiser ses c&oelig;urs fixés ou non dans une technologie donnée.(1) Les prix démarrent à 75 000 $ pour une licence à utilisation unique avec 5 cents de royalties par c&oelig;ur.(2) Toutes les données citées correspondent à la technologie Cmos 0,13 µm d'usage général TSMC et sont fournies par Tensilica.(3) Le 545CK obtient un score de 3 490 au banc d'essai BDTi, contre 2 660 pour le CEVA-X1620, 2 080 pour le StarCore et 1 160 pour l'ARM1136.* cf lexique page 55Tensilica parvient au stade de la maturitéCréé en juillet 1997, Tensilica s'est fait connaître par ses processeurs synthétisables entièrement paramétrables par l'utilisateur, tant au niveau des blocs matériels que du jeu d'instructions.Les processeurs de la plate-forme Xtensa sont aujourd'hui utilisés dans des applications à grand volume par des fabricants de circuits intégrés tels qu'ATI, nVidia, Avago, Epson, Marvell, Atheros, Ikanos ou encore Cisco.Tensilica revendique, pour la fin de l'année 2006, la deuxième place des ventes de c&oelig;urs de processeurs synthétisables en volume, derrière ARM et devant Mips et Ceva.Plus de la moitié des c&oelig;urs Tensilica se retrouvent dans des téléphones portables, et un quart dans les systèmes d'impression et d'imagerie.

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