Couverture ElectroniqueS n°127

Les démonstrations de codeurs et de décodeurs vidéo compatibles H.264 se sont multipliées lors de l'édition 2003 du salon IBC. Windows Media 9 est toutefois en embuscade. Amsterdam Lors de l'édition 2002 du salon IBC, il y a tout juste un an, la jeune pousse VideoLocus avait attiré l'attention en présentant un premier environnement d'évaluation vidéo compatible avec la norme de codage H.264 alors en cours de finalisation (voir notre numéro du 20 septembre 2002). Force est de reconnaître qu'en douze mois l'intérêt pour cette spécification, officiellement ratifiée par l'UIT fin mai, n'a fait que s'amplifier, ce dont ont pu se rendre compte les visiteurs de la manifestation IBC 2003, qui s'est tenue à Amsterdam du 12 au 16 septembre. Impossible en effet de passer à côté des démonstrations de codeurs et de décodeurs H.264/MPEG-4 AVC, tant elles étaient présentes sur de nombreux stands.Concurrence frontale avec Windows Media 9Côté français enfin, c'est la société Envivio, spécialiste de la norme MPEG-4 (voir notre numéro du 6 décembre 2001), qui attirait les regards. Créée en avril 2000 par essaimage de France Télécom, la jeune firme a développé codeurs (temps réel et off line ) et décodeurs temps réel H.264 et les a intégrés dans sa gamme de produits afin de proposer une solution de broadcast H.264 de bout en bout : codeurs, transcodeurs MPEG-2/H.264, serveurs de streaming, décodeurs professionnels et lecteurs de flux multimédias.Toutefois, H.264 n'arrive pas en terrain conquis. Car il va lui falloir compter sur un concurrent de poids avec Windows Media 9 (WM9) de Microsoft. Accessible aux fabricants de circuits ainsi qu'aux concepteurs de produits basés sur des OS non Microsoft et commercialisé à des tarifs attractifs (alors que la politique de licences liée à l'utilisation de H.264 n'est pas encore complètement figée), le codec vidéo de WM9 affiche en effet des performances sensiblement identiques à celles de la récente norme UIT. C'est ce qui ressort notamment de tests effectués par Tandberg Television. Des fournisseurs de composants comme LSI Logic, STMicroelectronics, Equator, Sigma Designs ou TI(5) sont d'ailleurs déjà des licenciés de Windows Media 9, et plusieurs fabricants de décodeurs (Biostar, Costron, Pace, Samsung, Wyse) ont intégré ou comptent intégrer WM9 dans certains de leurs produits. Par ailleurs, Tandberg et Harmonic ont annoncé lors du salon IBC le support de la technologie de Microsoft par leurs encodeurs professionnels respectifs. Reste que Microsoft rime avec “ propriétaire ” et que certains industriels ou diffuseurs restent encore très circonspects vis-à-vis de la firme de Bill Gates. Pour montrer sa bonne volonté, l'éditeur de Redmond a donc décidé de faire avaliser son approche par un organisme de normalisation crédible dans le domaine du broadcast. Son choix s'est arrêté sur l'association SMPTE (Society of Motion Picture and Television Engineers), et Microsoft vient de déposer devant l'organisme un projet de spécification pour la technologie de compression à l'&oelig;uvre dans le codec vidéo WM9. Une affaire à suivre.(1) A noter que Sony compte intégrer H.264 dans sa PlayStation portable dont le lancement est prévu pour le tout début 2005. (2) H.264 définit deux profils. Le profil Main englobe la plupart des outils définis dans la norme, à la différence du profil Baseline, plus simple. Le premier est plus efficace au niveau de la compression mais sa complexité de mise en &oelig;uvre nécessite un circuit dédié, les processeurs généralistes ne disposant pas aujourd'hui de la puissance nécessaire au traitement de ce profil en temps réel. (3) Connu aussi sous le nom de MPEG-4 High Efficiency AAC, le codage aacPlus permet de diffuser un programme audio multicanal 5.1 de qualité DVD avec un débit de 128 kbit/s. (4) En balayage entrelacé, une même image est constituée de deux trames successives, l'une formée par les lignes paires, l'autre par les lignes impaires. Lorsque les mouvements sont importants entre les deux trames d'une même image (retransmissions sportives), il est nécessaire d'effectuer le codage vidéo en considérant chacune des trames comme une image indépendante. D'où un débit en sortie de codeur plus important en entrelacé qu'en progressif. (5) Agnostique en matière de technologie, TI présentait sur son stand des démonstrations de décodage de flux vidéo codés H.264 et WM9 (sur des cartes à base de DSP de la famille DM64x).

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