Couverture ElectroniqueS n°127

Une Direction générale de la recherche et de l'innovation (DGRI) devant coiffer à la fois la recherche amont et la recherche applicative devrait voir le jour d'ici quelques semaines au sein du ministère. Sa mission sera notamment de fixer les priorités de la France à long terme en la matière. La DGRST serait-elle de retour ? Cette structure, mise en place dans les années 1960 pour donner au gouvernement une dimension stratégique à son action scientifique et technologique, a probablement inspiré les hauts fonctionnaires du ministère de la Recherche chargés de rapprocher recherche amont et recherche industrielle. D'ici quelques semaines sera ainsi créée une Direction générale de la recherche et de l'innovation (DGRI) coiffant les actuelles directions de la Recherche et de la Technologie.Sa mission sera notamment d'assurer une meilleure coordination entre les organismes de recherche publics et la recherche industrielle, et de déterminer des orientations stratégiques à long terme, en liaison avec les nouvelles institutions déjà créées ou en cours de création dans le cadre du « Pacte pour la recherche ».Cette réorganisation du ministère de la Recherche, qui s'inscrit dans une réforme plus globale du ministère de l'Education nationale, doit permettre l'application la loi de programmation de la recherche. Elle devrait être examinée à l'Assemblée nationale dans le courant du mois de février. « L'administration centrale doit être à même d'élaborer les orientations stratégiques en matière de recherche et d'innovation, et cela passe par une meilleure coordination entre la recherche amont et la recherche industrielle. La séparation en deux directions, “ Recherche ” d'une part, et “ Technologie ” d'autre part, s'occupant chacune de son domaine, est devenue trop artificielle pour un travail efficace. Aussi, pour assurer un continuum entre ces deux mondes, avons-nous décidé de les regrouper au sein d'une même grande direction de la recherche et de l'innovation », explique un membre du cabinet du ministre de la Recherche, François Goulard.Création d'un Haut Conseil de la Science et de la TechnologieJusqu'à la création de l'Agence nationale de la recherche (ANR), l'administration centrale travaillait beaucoup pour déterminer qui, de la direction de la Technologie ou de la direction de la Recherche, se chargerait de l'attribution des fonds. C'est désormais l'ANR, en tant qu'agence de moyens, qui en prend la charge. « L'administration centrale pourra donc désormais se focaliser sur des réflexions plus stratégiques : par exemple, à quels thèmes de recherche doit-on donner la priorité à une échéance de 20 ans ? Dans quels domaines la recherche partenariale est-elle satisfaisante ? Comment mieux valoriser la recherche ? A quoi ressemblera le CNRS en 2020 ? »Afin de mener à bien cette réflexion, le projet de loi qui est actuellement en cours de discussion prévoit la mise en place d'un Haut Conseil de la Science et de la Technologie (HCST) qui sera chargé d'éclairer les décisions du pouvoir politique en matière de recherche et d'innovation. Placé auprès du président de la République, le HCST sera composé de douze à vingt membres désignés pour quatre ans en raison de leur compétence scientifique et technologique. Le projet de loi prévoit en outre la création d'une Agence d'évaluation de la recherche. Elle sera chargée de l'évaluation des activités de recherche conduites dans les établissements publics, de donner un avis sur les procédures mises en place dans ces établissements pour évaluer leurs personnels et sur les conditions dans lesquelles elles sont mises en &oelig;uvre. Une action spécifique en faveur des PME est également prévue dans le cadre du projet de loi. Les plus petites entreprises intensives en recherche bénéficieront en priorité des efforts engagés en faveur du recrutement de docteurs et de chercheurs du secteur public.L'ANR soutient les pôles de compétitivitéUne dizaine de pôles de compétitivité ont été retenus par l'Agence nationale de la recherche (ANR) qui abondera ainsi le financement d'autres structures publiques locales ou nationales.Plusieurs de ces pôles concernent les technologies de l'information et plus particulièrement l'électronique : Systematic, en Ile-de-France, dans le domaine des systèmes logiciels complexes, qui reçoit 21 M d'euros, Minalogic, en Région Rhône-Alpes, dans les micro- et nanotechnologies, qui se voit octroyer 19 M d'euros, le pôle « Solutions communicantes sécurisées », en Région Provence-Alpes-Côte d'Azur, qui reçoit 16 M d'euros, « Images et réseaux », en Bretagne, qui reçoit 14 M d'euros, et, enfin, « Images multimédias », en Ile-de-France, qui obtient 13 M d'euros.Un grand absent est à noter : le pôle « Aéronautique et spatial » de la Région Midi-Pyrénées, qui n'a pas su profiter des thèmes de la programmation 2005 de l'ANR dans les matériaux et l'électronique embarquée. Ce n'est que partie remise pour cette année, car le gouvernement souhaiterait, en effet, que le secteur des transports figure parmi les pôles sélectionnés par l'ANR en 2006.

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