Couverture ElectroniqueS n°127

Depuis le deuxième trimestre 2019, les ventes trimestrielles de la distribution allemande de composants affichent des reculs par rapport aux mêmes périodes de 2018. Ce marché s'achemine vers une année 2019 en baisse. L a pénurie de composants de 2017-2018 est une des causes de la progression du marché européen de la distribution des composants électroniques. Le retour progressif à la normale des livraisons de composants se traduit maintenant par davantage de difficultés pour cette distribution. En effet, la pénurie a favorisé la constitution de stocks de composants par les fabricants de matériels électroniques. Et maintenant que les délais redeviennent normaux, ces fabricants utilisent ces stocks et achètent donc moins. Le recul a commencé au 2 e trimestre de cette année : au plan européen, DMASS (Distributors and Manufac-turers Association of Semiconductor Specialists) a ainsi indiqué une baisse de 1 % par rapport au 1 er trimestre 2018 des ventes de la distribution européenne de semi-conduc-teurs. Georg Steinberger, le président de DMASS, avait alors indiqué que la tendance à la baisse devrait s'affirmer au cours de l'année « sous l'effet de facteurs propres à l'industrie de l'électronique (surcapacités de production en mémoires, surstocks chez de grands clients, ventes en baisse des produits grand public, reprise de ventes en direct de fabricants de composants passant auparavant par la distribution….) et de facteurs macroéconomiques (conflits commerciaux, Brexit…) ». Le comportement de la distribution allemande de composants obéit à ce schéma : après, en 2018, une hausse de 6,5 % par rapport à 2017, et une croissance de 4 % sur un an au 1 er trimestre 2019, au 2 e trimestre 2019, les ventes de cette distribution ont ainsi reculé de 2% par rapport au 2 e trimestre 2018, à 879 millions d'euros, selon le FBDi (Fachverband Bauelemente Distribution), qui est le syndicat allemand de la distribution de composants électroniques. Les commandes ont chuté plus encore à 748 Me portant le book-to-bill (rapport commandes/ facturations) à 0,85, ce qui laissait déjà présager d'un second semestre difficile. Jusqu'à épuisement des stocks Les ventes de semi-conducteurs (623 Me) et de composants passifs (112 Me) sont globalement demeurées au niveau du 2 e trimestre 2018, alors que les ventes de composants électromécaniques ont chuté de 12 % sur un an à 91 Me et que les ventes d'alimentations de puissance ont reculé de 7 % à 26 Me. Les autres segments sont aussi en baisse excepté les capteurs dont les ventes ont progressé de 22 % sur un an. En ce qui concerne les parts de marché des différentes familles de produits, il n'y a pratiquement pas de changement : 70 % pour les semi-conducteurs, 13 % pour les compo-sants passifs, 11 % pour les compo-sants électromécaniques et 6 % pour le reste. Ce recul du deuxième trimestre fait suite à un premier trimestre moyen qui avait vu une hausse de 4 % sur un an des ventes de composants et une chute de 17 % sur un an des commandes avec un book-to-bill à 0,9 de mauvais présage. Déjà, à l'époque, M. Steinberger, qui est aussi président du FBDi, se montrait circonspect quant à l'évolution des ventes de la distribution allemande de composants tout au long de l'an-née 2019 : « nous assistons actuellement à un retour à la normale même s'il persiste des goulots d'étranglement dans certaines gammes de produits. Quoi qu'il en soit, le premier trimestre s'avère être un bon indicateur de la tenue du marché au cours de l'année ; aussi, nous n'anticipons pas de grandes croissances car nous estimons que les niveaux des stocks des clients sont élevés ». D'autres problèmes, macroéconomiques, vont aussi peser lourd cette année, de l'avis du même : « Le Brexit n'a été que retardé, nombre d'industries sont sur le point de connaître des changements structurels majeurs, et la situation trouble entre les États-Unis et la Chine commence à impacter sérieusement le marché – notamment ce qui concerne Huawei ». Pour Georg Steinberger, président de DMASS et président du FBDi, la tendance à la baisse devrait s'affirmer au cours de l'année « sous l'effet de facteurs propres à l'industrie de l'électronique (surcapacités de production en mémoires, surstocks chez de grands clients, ventes en baisse des produits grand public, reprise de ventes en direct de fabricants de composants passant auparavant par la distribution….) et de facteurs macroéconomiques (conflits commerciaux, Brexit…) ». Toutefois, à moyen terme, la distribution de composants peut compter sur des locomotives : « Il y a toutefois de bonnes nouvelles : si l'innovation marque le pas, elle continue ; et la refonte de la société et de l'industrie, qui doit se poursuivre, ne peut se faire que par l'apport des nouvelles technologies », souligne Georg Steinberger. De fait, l'aller vers l'industrie du futur, d'une part et en ce qui concerne le monde industriel, et la montée en puissance de l'Internet des objets, d'autre part et en ce qui concerne le quotidien, devraient favoriser la croissance des ventes de composants et donc, celles de la distribution de composants – à condition que le mouvement de reprise en direct des ventes de composants par les fabricants ne prenne pas, lui aussi, de l'ampleur…

Vers un recul des ventes de composants par la distribution allemande en 2019

Couverture ElectroniqueS n°127

IBM grave les premières puces en 2 nm en abandonnant les FinFET

Zeta, le protocole LPWAN made in China, arrive en Europe

Harting invente le connecteur électronique sur mesure

Vers un recul des ventes de composants par la distribution allemande en 2019

Dans la même rubrique

Couverture ElectroniqueS n°127

IBM grave les premières puces en 2 nm en abandonnant les FinFET

Zeta, le protocole LPWAN made in China, arrive en Europe

Harting invente le connecteur électronique sur mesure